Créé le: 26.01.2020
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Le chant du cygne

Nouvelle

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© 2020-2025 a Kurt Fidlers

Nouvelle écrite sur le thème de Lampenfieber (le trac).
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A la faveur d’une nuit sans lune, les ruelles se répandaient, sinistres et sans ombres. Un silence sépulcral les enveloppait d’une aura sinistre, tandis qu’une bruine ensemençait les pavés, déjà rendus humides par une pluie qui n’avait cessé de la journée.

La chape mortifère qui les surplombait, avait contraint les habitants à se cloîtrer chez eux, répondant ainsi à l’appel d’un mauvais présage : les ténèbres venaient.

Soudain, à l’orée de la ruelle, un murmure tout d’abord, suivi d’un froissement. Aussitôt, une douce mélopée courra dans l’atmosphère, échappée du néant, étouffée par l’oppressante présence de la brume.

Cherchant à s’extirper des ténèbres, il y eut des mouvements brefs, incertains, aussi peu sûrs que le nouveau-né sur le point de découvrir ce monde nouveau.

Puis, les pas vinrent, sûrs et agiles. Ils couraient sur les pavés gelés à l’image d’un lac sombre où aucune lune n’aurait pu se refléter.

Sorti des ténèbres, un cygne apparut, illuminant les allées de son étincelant ramage. Il transcendait de mille feux toute l’obscurité que l’espace contenait.

Les habitants hésitèrent derrière leurs volets. Ils craignaient par-dessus tout les ténèbres, mais étaient étrangement fascinés par l’aura que diffusait le cygne. Ils voulaient le voir, assister à sa danse dont chaque pas chassait l’ombre.

Les volets s’ouvrirent peu à peu, les souffles étaient contenus, absorbés par la majesté de ce ballet insolite.

Le cygne tourna sur lui-même et libéra de son ramage immaculé une danseuse au visage angélique sous les yeux pétrifiés de satisfaction des spectateurs.

Transformé en jeune femme, le cygne s’élança, sauta avec grâce.

L’assistance, captivée par ce spectacle hypnotique, s’était extirpée de son confort, répandant la lumière des chaumières sur le pavé.

Et devant les assauts de la danseuse, la rue s’illumina tel un théâtre sous les feux des projecteurs. Alors, la femme en rameaux de cygne, sous les visages ravis des spectateurs, repoussa la noirceur de sa peur, s’en échappa, pour libérer le plus beau des cygnes qui dansa et dansa encore.

Son ballet s’acheva sur quelques notes libératrices, jouissives.

Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis que mourut la symphonie et qu’un tonnerre d’applaudissement vint rompre le silence qui escortait la dernière note.

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