Pour l'atelier 22 du mois de septembre, le terme "embrumé" rime avec la fin de l'été. La saison des Dragons a commencé.
Reprendre la lecture

La pleine lune a éternué

Le soleil s’est enrhumé

Les nuages sont piégés

Dans le froid qui les a englués.

 

Les feuilles se sont dérobées

Les oiseaux ont sifflé

Pour dire de se cacher

Dès la mise à mort de l’été.

 

Les dragons sont arrivés

Leur saison ayant commencé

Complice, la nuit les a dissimulé

Et les étoiles sont tombées.

 

Une à une, elles ont cessé de briller

Dans un ciel sombre et embrumé

Pendant que les dragons éveillés

Soufflaient sur un feuillage teinté.

 

La forêt a viré du jaune ambré

Au rouge le plus enflammé

Par l’haleine de dragon embrasée

Chaque nuit davantage brûlée.

 

En décembre, pour contrer l’obscurité

Les hommes se sont parés de clarté

En allumant dans leur foyers

Des millier de guirlandes illuminées.

 

En janvier la lumière a cessé de briller

Le feuillage est entièrement tombé

Couvrant la terre d’un linceul jonché

De dépouilles d’une saison fanée.

 

La nuit avala le jour avec voracité

Le hérisson s’endormit dans un terrier

Comme la marmotte, le loir et le setifer

Tous ne pensent qu’à somnoler.

 

Bruine, neige, brouillard, humidité

Se liguent pour nous exaspérer

Et nous rappeler dans un silence obstiné

Que les rythmes doivent être respectés.

 

Les hommes se vantent de régner

Sur une nature domestiquée

Par des millénaires civilisés.

Mais c’est elle qui va gagner.

 

Le conte, le poème ou la pensée

Que m’a inspiré le terme embrumé

Et toutes les rimes imaginées

N’a servit qu’à m’amuser.

 

Merci à Marie Vallaury pour ce thème d’Atelier.