Créé le: 12.10.2025
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« J’ai ri, me voilà désarmé! »
Chapitre 1
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Être désarmé par le rire… Belle perspective en ces temps maussades où le monde ne tourne plus très rond. Nous avons besoin de cet échappatoire, oh combien! Pour rire un peu je vous propose une très courte dissertation sur cette manière de s'exprimer que l'on dit (à tord) être le propre de l'homme!
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« J’ai ri, me voilà désarmé! »
Chacun l’aura expérimenté, rien n’est plus vrai! Que l’on soit austère, distant, revêche, sur ses gardes ou hostile, le fait de se laisser envahir par le rire nous désarme bel et bien et nous rend aussitôt beaucoup plus sympathique.
De tous les moyens d’expression mis à la disposition de l’homme, le rire est sans aucun doute celui qui possède le plus grand pouvoir. Vous m’objecterez peut-être que la peur, la haine, la passion, l’amour, etc… ont une puissance bien plus grande, mais je vous répondrai que non!
– La peur peut nous envahir tout entier, mais elle nous paralyse
– La haine peut nous posséder corps et âme, mais elle nous détruit
– La passion peut nous submerger, mais elle nous aliène
– L’amour peut nous transcender, mais il nous aveugle
Tandis que le rire, lui au contraire, lorsqu’il s’impose à nous, nous libère!
Pourtant ce qui fait rire les uns ne fait pas forcément rire les autres car notre perception de l’humour est aussi personnelle que nos préférences culinaires ou notre façon de nous habiller. Il en faut pour tous les goûts! Tout comme ce qui faisait se gausser nos ancêtres ne nous fait plus rire aujourd’hui. Mais l’inverse est aussi vrai, ce qui nous rend hilare de nos jours n’aurait sans doute pas trouvé d’écho dans les siècles précédents. L’humour, comme le reste, évolue avec l’air du temps.
Quoi que… si l’on en croit Alphonse Allais, humoriste qui sévissait au XIXe siècle, on rit certainement encore de la même manière qu’à l’époque devant sa conclusion sur l’art d’apprécier les histoires drôles:
Il faut être trois pour apprécier une bonne histoire. Un pour la raconter bien, un pour la goûter et un pour ne pas la comprendre. Car le plaisir des deux premiers est doublé par l’incompréhension du troisième.
Ce n’est pas très charitable, je vous l’accorde, mais il faut bien avouer que la plupart du temps lorsque l’on rit c’est aux dépens de quelqu’un d’autre. Marcel Achard soulignait: L’humour c’est de savoir que tout, absolument tout, est drôle dès l’instant que c’est aux autres que cela arrive,
Mais revenons au rire à proprement parlé et aux façons que nous avons de nous exprimer par ce biais. Selon la situation –et celui qui est dans la situation!– on va rire jaune, rire sous cape, ricaner, sourire, rire de bon cœur, être pris d’un fou rire, s’esclaffer, se gondoler, se tordre les côtes, se dilater la rate, se bidonner, éclater de rire, rire aux larmes, mourir de rire, etc… On le voit, il y a mille et une manières de rire, par contre il n’y a qu’une seule définition académique du rire: celle que l’on trouve dans le dictionnaire qui, franchement, n’est pas triste!
Rire: Exprimer sa gaîté par une mimique particulière de la bouche et par des mouvements des muscles du visage accompagnés de sons saccadés dus à des contractions spasmodiques du thorax.
Tout un programme!
* * *
La citation « J’ai ri, me voilà désarmé » est de Alexis Piron (auteur Français du XVIIIe)
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Photo: Richard Lion dans « Joyeux Noël! » joué en novembre 2012 au Théâtre de l’Espérance à Genève
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