Créé le: 10.03.2025
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Fragilités humaines
Telle une funambule, Sophie marche sur un fil. Le fil du rasoir. Le rasoir caressant son poignet. Poignet aux multiples cicatrices. Cicatrices de son adolescence.
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Telle une funambule, Sophie marche sur un fil. Le fil du rasoir. Le rasoir caressant son poignet. Poignet aux multiples cicatrices. Cicatrices de son adolescence. Adolescence à flirter avec les limites de son propre jeu. Un jeu dangereux. Dangereux comme les pensées qui parasitent à cet instant précis son cerveau. Ce cerveau responsable de tant de souffrances.
Souffrances physiques ou mentales. Le mental qui lui fait défaut. Défauts et qualités en colonne sur une feuille. Feuille finissant en boule dans la corbeille. Corbeille pleine à ras bord. Ras bord ou raz-de-marée. Raz-de-marée de ses émotions. Émotions à fleur de peau. Une peau que Sophie aimerait quitter. Quitter cet enfer. L’enfer de cette Terre.
La terre soulevée par le vent. Vent annonciateur de tempête. Une tempête cognant dans sa tête. Cette tête qu’elle n’arrive plus à contrôler. Contrôler sa respiration. Respiration en dents de scie. Une scie à dents irrégulières. Irrégulière comme la lame du rasoir. Le rasoir que Sophie repose sur son lit. Ce lit qui est devenu son seul horizon.
Horizon où les possibles ont disparus. Disparu comme son espoir. Espoir réduit au néant. Le néant de sa vie. Vie qu’elle aimerait s’ôter. Ôter un vêtement. Vêtement trop grand. Grand comme le soleil. Le soleil traversant la vitre de sa chambre. Sa chambre, son refuge. Un refuge où Sophie se tapit en regardant les aiguilles de son horloge avancer.
Avancer ou reculer, telle est la question. Question à la réponse incertaine. Incertaine comme l’acte qu’elle s’apprête à commettre. Commettre l’irréparable. Irréparable comme son téléphone. Téléphone qui ne vibrera plus. Plus de messages, plus d’appels. Appel à l’aide. Aide que Sophie a tant de fois refusée.
Refuser une main tendue. Tendue vers un avenir soi-disant meilleur. Le meilleur qui laissera la place au pire. Le pire de ses cauchemars. Cauchemars récurrents. Récurrents comme cette envie d’en finir. En finir avec la douleur. Une douleur insupportable. Insupportables ruminations. Ruminations qui tournent en boucle. La boucle clouée à son oreille. Cette oreille à l’affût des moindres bruits. Ces bruits que Sophie ne souhaite plus entendre.
Entendre les battements de son cœur. Ce cœur qui résonne dans chacune de ses cellules. Cellule d’une prison. Prison dorée. Dorée comme sa chevelure. Chevelure s’étalant sur son oreiller. Oreiller rembourré de plumes. Sa plume grisant son journal. Journal intime. Intime extériorisant son intérieur. Intérieur où la guerre a été préférée à la paix. La paix qui ne reviendra pas.
Pas à pas reprendre le dessus. Le dessus sur la déprime. Cette déprime constante et éreintante. Éreintante jusqu’à défier la mort. Une mort irréversible. Irréversible à l’image de la rose tatouée sur son bras. Bras pris de tremblements. Tremblements trahissant sa peur. Cette peur que Sophie aimerait ne plus ressentir. Ressentir, l’essence même de la vie.
La vie qui reprend des couleurs. Couleurs de l’arc-en-ciel se dessinant à travers sa fenêtre. Cette fenêtre que Sophie regarde depuis des heures. Des heures à attendre un signe. Le signe que ce geste de désespoir n’est pas la solution. Une solution à tous les problèmes. A tous les problèmes sa solution.
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