Créé le: 15.08.2019
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© 2019-2024 Sophie Ogg

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« Brique de la Grande Muraille. […] Détachée sur place par Alfred Bertrand, le 7 mai 1879. […] » J’ignore qui a rédigé cette légende… Toujours est-il que la version de mon grand-père me semble beaucoup plus digne d’être lue – puisque tel est le sens premier du mot « légende ».
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Mon grand-père racontait une curieuse histoire à propos d’Alfred Bertrand. Cette histoire, il la tenait de sa mère, qui fut voisine et amie avec Alice Noerbel, l’épouse d’Alfred. Elles prenaient souvent le thé à l’ombre des grands arbres qui ornent aujourd’hui encore le parc qui fut légué en 1933 à la Ville de Genève et qui prit le nom de l’éminent géographe.

 

Tout commença en Chine.

Lord F., l’un des fonctionnaires britanniques responsables du district du Miyun recevait chez lui un jeune géographe suisse, un certain Alfred Bertrand. Impressionné par l’enthousiasme et la curiosité du jeune homme, Lord F. l’avait invité à passer quelques jours dans la propriété qu’il occupait à Gubei Water Town. Ce ravissant village d’eau était situé au bord du lac Yuanyang et s’appuyait contre une partie de la Grande Muraille de Chine.

Alfred avait accepté cette invitation avec empressement car il rêvait d’aller voir de plus près l’impressionnant ouvrage.

Après dîner, Lord F. et son invité s’installèrent dans le bureau du gentleman. La pièce était confortable. Posé devant une vaste bibliothèque encombrée de livres et de classeurs, un magnifique bureau en bois massif trônait près de la porte-fenêtre qui ouvrait sur une véranda. Le meuble était orienté de façon à ce que l’on puisse longtemps écrire à la lumière du jour. À présent, une élégante lampe à pétrole parait la pénombre de douces lueurs tamisées.

 

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Ces messieurs prirent place dans deux fauteuils, placés de part et d’autre d’une petite table basse en bois laqué. Lord F. sonna. Un serviteur arriva, leur servit un brandy et se retira aussi silencieusement qu’il était arrivé.

Les deux hommes humèrent les vapeurs exhalées par le liquide ambré, en burent une petite gorgée, avant de mettre la touche finale à une randonnée qu’ils avaient prévu de faire à Simatai, l’une des plus belles sections de la Grande Muraille.

Confortablement installé, Alfred Bertrand écoutait son hôte lui décrire les merveilles qu’il découvrirait le lendemain. Alors qu’il se penchait pour prendre son verre, le jeune homme avisa sur le bureau un curieux presse-papiers. Celui-ci devait bien mesurer quarante centimètres de long. Il était d’ailleurs posé sur deux piles de feuillets. L’objet contrastait par son aspect fruste avec les objets précieux qui ornaient la pièce.

Il s’agissait d’une brique.

 

Mon grand-père affirmait que sa mère avait vu l’insolite objet. Il en voulait pour preuve la description exacte qu’elle en faisait, chaque fois qu’elle racontait cette histoire. Alice, affirmait-elle, s’en servait pour caler la porte du jardin d’hiver, où elle recevait quand le temps ne permettait pas de prendre le thé à l’extérieur.

Sans doute vous demandez-vous quel intérêt peut avoir une telle histoire.

Il se trouve que lors d’une récente visite au musée d’Ethnographie, j’ai lu l’étiquette qui accompagne la brique : « Brique de la Grande Muraille. […] Détachée sur place par Alfred Bertrand, le 7 mai 1879.

 

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Don de Mme Alfred Bertrand en 1940 […] »

J’ignore qui a rédigé cette légende… Toujours est-il que la version transmise par mon grand-père me semble beaucoup plus digne d’être lue – puisque tel est le sens premier du mot « légende ».

 

Revenons en 1879, dans le bureau de Lord F., le soir du 6 mai. Le gentleman, ayant perçu l’intérêt de son jeune invité pour cette brique, entreprit de lui en narrer les origines.

C’était un cadeau qu’un haut dignitaire impérial lui avait offert. Ce fin lettré, versé dans l’histoire millénaire de son pays, avait attiré l’attention du lord sur des inscriptions gravées dans le ciment – sans doute au moment où la brique avait été façonnée. Cet objet a priori si quelconque se révélait donc prodigieusement intéressant d’un point de vue archéologique.

D’où venait donc cette brique ? C’est ce que Lord F. voulut savoir et c’est ce que le lettré lui révéla.

 

Quelques années auparavant, un potier se présenta devant la maison du dignitaire. L’artisan insista pour être introduit auprès du maître des lieux. Comme celui-ci avait ordonné qu’on ne le dérangeât sous aucun prétexte, ses gens essayèrent de chasser l’importun. Ils allèrent jusqu’à le menacer de bastonnade – mais rien n’y fit, il s’entêta.

Entendant le raffut causé par ses gens et le potier, le dignitaire abrégea sa sieste et quitta sa chambre afin d’en connaître la cause.

Le voyant arriver, le potier se jeta à ses pieds et, tout en implorant sa clémence, lui tendit un objet

 

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emballé dans une pièce de tissu. Intrigué, le dignitaire le prit, écarta l’étoffe écrue et découvrit la brique.

Croyant que l’homme agenouillé à ses pieds lui manquait de respect, il voulut le frapper avec cette brique. Mais quelque chose attira son attention. Il suspendit son geste et regarda l’objet de plus près.

Il n’avait pas rêvé : la brique portait le sceau de la dynastie des Qing.

Congédiant ses serviteurs, le lettré resta seul avec le potier, toujours prostré devant lui. Il exigea toute la vérité. Avait-il osé desceller cette brique de la Grande Muraille ? L’artisan jura ses grands dieux qu’il n’en avait rien fait, que cette brique était dans sa famille depuis plusieurs générations.

Comment était-ce possible ? Rassuré par l’intérêt que semblait soudain lui porter le noble personnage, le potier révéla que l’on se transmettait cette brique de père en fils, au moment où ce dernier était en âge de reprendre l’entreprise familiale. La brique était le témoin que l’on se passait de génération en génération, assurant ainsi la pérennité d’une longue lignée d’artisans. Le père contait alors l’histoire de la brique à son fils aîné, le chargeant de la garder en mémoire.

Le lettré approuva cette tradition familiale mais il ne comprenait toujours pas d’où venait la brique ni pourquoi le potier avait décidé de la lui confier. N’avait-il donc pas de descendant mâle ? Le potier fondit en larmes : en effet, son épouse adorée ne lui avait que des filles. Oh, elles étaient belles, travailleuses et intelligentes. L’une d’elles avait même fait un très beau mariage et elle attendait son premier enfant.

Le potier espérait que ce serait un petit garçon. Le lettré saisit la pensée de l’artisan : quand l’enfant serait en âge de lui succéder, il lui transmettrait et la brique et son histoire. Son projet était donc

 

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de mettre la précieuse relique familiale en lieu sûr. Mais pourquoi ? Que craignait-il ?

 

Encouragé par le ton compatissant de son noble interlocuteur, le brave potier avoua qu’il n’avait pas confiance en son gendre. Il ne voulait pas que la brique tombe entre ses mains. Il souhaitait la léguer personnellement à son futur petit-fils. C’est pourquoi il implorait sa seigneurie de bien vouloir être le gardien de la brique – de la brique et de son histoire.

Le lettré enjoignit le potier à se relever et à le suivre. Appelant ses serviteurs, il leur ordonna de lui apporter un fauteuil ainsi qu’un tabouret pour son visiteur, et de les installer sous le porche, à l’abri du soleil et des regards. Il se fit également servir du thé puis il congédia ses gens. Resté seul avec le potier, il versa lui-même le thé dans les deux petits bols de fine porcelaine. Ceci fait, il invita l’artisan sidéré par tant de prévenance à lui révéler enfin l’histoire de la brique.

Comme le lettré le savait pertinemment, le destin de la brique portant le sceau des Qing n’était pas d’augmenter la Grande Muraille. Les Qing, d’origine mandchoue, n’avaient plus besoin d’une ligne de défense contre les nomades du Nord puisqu’ils contrôlaient la Mandchourie et la Mongolie. Le rôle de la Grande Muraille avait changé : elle devait empêcher les Chinois, plus particulièrement les Han, de quitter le giron de l’empereur. Et pour ce faire, il fallait colmater les trous, et combler les failles.

D’après ce que lui raconta le potier, le lettré en conclut que la brique avait été fabriquée par un artisan issu du peuple han. Comme ses semblables, il avait été contraint de se soumettre aux règles imposées par les conquérants mandchous : il dut entre autre raser ses cheveux sur le haut du crâne et porter une

 

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natte. Il se plia d’autant plus volontiers aux exigences de ses nouveaux maîtres que ceux-ci n’hésitaient pas à mater brutalement l’insoumission. Changer de costume, adopter une coiffure ridicule – selon cet homme plein de bon sens cela était le prix dérisoire à payer pour avoir le droit de rester en vie et de nourrir les siens en travaillant pour l’empereur.

Son choix fut le bon : sa famille prospéra, son commerce également. Il fabriquait des briques, qu’elles fussent en terre cuite ou en ciment. La grande qualité de ses matériaux, son savoir-faire lui valurent une excellente réputation. Et quand les Qing décidèrent de restaurer certains pans de la Muraille, on lui passa commande de plusieurs centaines de briques.

L’artisan, ses aides et leurs outils devinrent de facto propriété de l’empereur. Ils durent se rendre dans le district du Miyun, où ils montèrent un atelier destiné à produire les briques requises. Leur nombre avait été calculé par un expert impérial, confirmé par un secrétaire, qui avait apposé le sceau des Qing en bas d’un document officiel – une sorte de bon de commande. Il dépêcha un fonctionnaire auprès de l’artisan afin que celui-ci sût le nombre exact de briques qu’il lui faudrait fournir.

Le fonctionnaire remit le document à l’artisan et celui-ci s’attela immédiatement à la tâche. Ses aides et lui travaillèrent sans relâche afin que les briques fussent prêtes dans les délais imposés par les maîtres d’œuvre de l’empereur.

Il se trouve que l’un des ouvriers qui travaillaient pour l’artisan était l’ancêtre de notre potier. C’est cet homme qui fut chargé de livrer les briques. Toutes portaient la marque des Qing, signalant ainsi qu’elles appartenaient à l’empereur et qu’elles devaient servir ses desseins.

 

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Le chef de chantier, qui manquait de main-d’œuvre, enrôla l’ouvrier et ceux qui l’accompagnaient pour travailler à la réfection de la Muraille. Ceux-ci eurent beau protester, on ne leur laissa pas le choix. Ils durent courber l’échine sous le poids de la menace et celui des briques…

Quand enfin l’ouvrier et ses quatre compagnons eurent terminé de combler la faille qu’on avait confiée à leurs bons soins, ils eurent la surprise de constater que l’expert impérial s’était trompé dans ses comptes.

Il leur restait une brique.

Que faire ?

Les cinq hommes se concertèrent : mieux valait taire ce détail. Sinon c’était la porte ouverte à toutes sortes de tracasseries administratives. On n’en finirait pas de se perdre en conjectures pour savoir à qui refiler cette brique. Non, mieux valait avertir le chef de chantier qu’on avait terminé le boulot et qu’il était temps maintenant de repartir auprès du maître qui les attendait du côté de Gubei.

C’était un bon plan. Oui, mais ça ne résolvait pas le problème de la brique…

Fallait-il la laisser là ? La détruire ? L’enfouir ?

Impatient, l’ouvrier décida de la prendre et avant que ses compagnons n’aient eu le temps de l’en dissuader, il la fit disparaître dans une caisse à outils. Il alla trouver le chef de chantier, lui signifia qu’ils rentraient, ses compagnons et lui. L’autre les laissa partir, ne leur donnant pour tout salaire qu’une tape amicale sur le dos.

De retour dans le Miyun, les cinq hommes retrouvèrent leur patron qui les tança vertement d’avoir

 

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été si longs puis qui les plaignit, lorsqu’ils lui expliquèrent ce qui les avait retenus.

Ce soir-là, l’ouvrier qui avait récupéré la brique fit la connaissance de celle qui deviendrait sa femme. Il supplia son maître de permettre qu’il restât dans la région. Généreux et compréhensif, le maître y consentit.

C’est ainsi que l’ouvrier devint son propre patron et qu’il ouvrit un atelier dans le village de Gubei. Mais comme il gardait un mauvais souvenir de son travail sur la Grande Muraille, il abandonna la fabrication de briques et se convertit dans l’art délicat de la poterie.

 

Et la brique ?

Quand l’ouvrier qui l’avait récupérée jugea qu’il était temps pour lui de transmettre son atelier à son fils aîné, il le fit venir auprès de lui et lui conta toute l’histoire. Et quand son fils lui demanda pourquoi il n’avait pas détruit la brique, il répondit que ce morceau de ciment portait la marque de Qing et qu’on ne pouvait le détruire : se serait un crime de lèse-majesté.

Et puis il y avait une autre raison, plus intime, plus personnelle.

Grâce à cette brique, c’était évident, le bonheur et la chance s’étaient placés sur sa route. Il avait rencontré l’amour de sa vie, et cette femme adorable lui avait donné un fils et d’autres magnifiques enfants. En épargnant l’existence de la brique impériale, l’ouvrier avait attiré sur lui la bénédiction de ses ancêtres – de cela, il n’y avait pas à douter.

C’est ainsi que cette brique – la brique en trop – trouva sa place dans l’univers. Elle devint le symbole de la prospérité de toute une famille. Pieusement rangée dans un coffret dans un coffret de bois ciré,

 

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protégée dans une simple étoffe, la brique fut transmise du père au fils aîné.

 

Ayant narré son histoire, le potier osa enfin boire le thé que son hôte lui avait versé. Il demeura un instant silencieux puis il réitéra sa demande : que sa seigneurie daigne conserver la précieuse relique familiale ! Tout ce qui importait au potier, c’est qu’elle fût remise à son futur petit-fils.

Touché par l’attitude de cet homme, le lettré accepta. Il prit la brique, toujours emmaillotée, se leva et invita le potier à le suivre jusqu’à son cabinet de travail. Là, il ouvrit un meuble tout marqueté, composé de plusieurs compartiments. Il en ouvrit un et, prenant le potier à témoin, y déposa la brique.

 

Après avoir soigneusement refermé et le tiroir et le meuble, le lettré s’installa à sa table. Sur l’acajou laqué, il plaça une belle feuille de papier, prit une plume dans son écritoire, la tailla avant de la tremper dans l’encrier. « Et maintenant, dit-il au potier, redis-moi l’histoire de la brique. » Alors le potier recommença son récit et le lettré le coucha par écrit.

 

Quand Lord F. se tut, Alfred Bertrand alla regarder la brique de plus près. Elle portait en effet des caractères sur l’un de ses côtés. L’objet n’avait rien d’extraordinaire : une simple brique ! Mais l’histoire qui l’accompagnait en faisait quelque chose de particulier. Un porte-bonheur. Une relique. Un trésor.

Mais l’histoire ne disait pas tout. Pourquoi le lettré avait-il donné cette brique à Lord F. ? Qu’était-il advenu du potier et de son petit-fils ?

 

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D’après ce qu’en savait Lord F., le potier était mort avant que l’une de ses filles ait pu lui donner un petit-fils. Et comme aucune d’elles n’étaient au courant de la démarche entreprise par leur père, la brique resta dans le tiroir du meuble marqueté.

Qu’est-ce qui décida le lettré à se débarrasser de la brique ? Alfred Bertrand était vraiment intrigué. Lord F. s’en amusa avant de révéler le fin mot de l’histoire.

 

Le lettré, à qui le potier avait confié la brique, était l’un des nombreux fonctionnaires qui travaillaient pour la cour impériale. Tous les jours, il voyait des signes annonçant le déclin de ses maîtres.

 

Les Qing faisaient non seulement face à de sérieux problèmes internes – surpopulation, disette, révoltes – mais il y avait aussi les « diables blancs », ces étrangers qui faisaient main basse sur la soie, la porcelaine, l’opium, le thé – oui, même le thé ! Un certain Robert Fortune n’avait-il pas réussi à dévoyer des ouvriers agricoles et à voler des plants de théiers ?

Les Chinois qui osaient quitter le pays sans autorisation risquaient leur vie. Tous ceux qui étaient soupçonnés de trahir l’empereur étaient arrêtés et emprisonnés, dans le meilleur des cas… Les fonctionnaires impériaux n’étaient pas à l’abri d’une dénonciation malveillante. Les malheureux voyaient alors débarquer dans leur demeure des hommes en armes, qui retournaient tout le mobilier, à la recherche de preuves. Le lettré ne pourrait échapper à la règle, si d’aventure quelque voisin mal intentionné décidait de lui empoisonner l’existence. Il avait donc soigneusement trié et classé tous ses

 

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tous ses papiers.

C’est ainsi qu’il avait retrouvé la brique. Comme elle portait le sceau des Qing et que son histoire n’intéresserait sans doute pas un soldat trop zélé, le lettré s’était décidé à la confier à un étranger.

Son choix se porta sur Lord F., dont il appréciait la compagnie et avec qui il avait fait de nombreuses promenades, partageant avec lui son vin, ses poèmes et sa musique.

 

Émerveillé par les tribulations de la brique, Alfred s’enquit du manuscrit dans lequel le lettré avait eut l’excellente idée de conserver toute cette histoire. Lord F. lui apprit que le noble personnage avait souhaité le conserver par devers lui.

 

Le lendemain, le gentleman et son invité allèrent randonner le long de la Grande Muraille. Alfred repartait quelques jours plus tard, riche de plusieurs expériences, de photographies et de récits inoubliables.

 

Quelle ne fut pas surprise quand, de retour chez lui, il trouva tout au fond de sa malle, la fameuse brique. Elle était accompagnée d’un petit mot de la part de Lord F.. Celui-ci la lui confiait à son tour, espérant qu’il la garderait comme un souvenir de son séjour à Gubei Water Town. Et que si par hasard, quelqu’un lui demandait d’où venait la brique, il pourrait choisir de raconter l’histoire du potier. Ou en inventer une autre.

 

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La question à présent se pose.

Alfred Bertrand est-il à l’origine de la légende qui accompagne « sa » brique  ?

Mon grand-père aurait sans doute haussé les épaules : finalement, qu’importe ? La vérité, c’est peut-être Alice Noerbel qui l’a révélée à son amie et voisine. L’histoire a continué son voyage, elle a changé de continent, de famille, de voix, de langue.

Et aujourd’hui, à mon tour, je vous la transmets.

Si mon récit vous a plu, et si vous le souhaitez, je vous dirai un jour pourquoi Madame Bertrand a légué une armure complète de samouraï au Musée d’Ethnographie de Genève.

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