L'histoire n'a retenu de lui qu'une expression dont l'origine est totalement infondée.
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Il est temps de rétablir la vérité sur Richard, ce roi sanguinaire élevé au rang de héros, un titre injustement usurpé. C’est Moi, Salah al-Din Yusuf, dit Saladin, Sultan d’Egypte et de Syrie, qui vous le dit. En ce jour qui célèbre ma mort, le 4 mars 1193, ma légende continue à éclipser celle de mon ennemi.

Douze ans avant sa mort, mes armées ont finalement libéré Jérusalem de près d’un siècle de domination chrétienne et effacé les humiliations que les croisés nous ont infligées. A la différence des guerriers de la 1er Croisade en 1099, je ne massacre pas tous les habitants de Jérusalem. Portant c’est MON fait d’arme qui va provoquer la venue de ce Richard Cœur-de-Lion, un des leaders de la 3ème Croisade.

 

Avide de pouvoir, Richard me rendait chaque œil crevé par une décapitation.  Sa réputation de massacreur de Sarrasins le précédait dans ses déplacements à travers l’Orient. Comment se fait-il que l’histoire n’a retenu de cet assassin que la gloire d’un grand guerrier? D’ailleurs en quoi est-ce admirable d’être un conquérant… ?

 

De celui qui se faisait nommer Cœur de Lion, ne subsiste dans ma mémoire qu’un fou sanguinaire qui n’a rien construit d’autre que son image. Pour tromper son monde, il a choisi de fuir en Terre Sainte pour guerroyer sous le prétexte de libérer des peuples opprimés. Recette bien connue des despotes à travers les âges.

 

Roi d’Angleterre ne sachant pas un traître mot d’anglais et n’ayant séjourné que six mois sur dix ans dans son royaume, il s’est paré du costume des sauveurs aux côtés du loyal Robin des Bois, le véritable héros des pauvres. Bombant le torse du haut de ses 1m96, sa virilité tenait du mirage sous les apparences d’une brutalité soigneusement entretenue. On raconte qu’il ne connu la tendresse qu’auprès de deux êtres : sa mère Aliénor d’Aquitaine, ce qui n’a rien d’exceptionnel et auprès du roi de France, Philippe II dit Auguste, ce qui ne sera pas commenté ici. Aliénor devait être bien aveugle pour récolter l’énorme rançon demandée par le duc Léopold V de Babenberg pour récupérer son rejeton.

 

Richard avait même ajouté un cœur sur ses armoiries pour entretenir son aura mystique de justicier bienveillant. On dit aussi qu’il aurait rajouté un lion rampant aux deux lions rampants des armoiries des Ducs de Normandie pour légitimer l’héritage de son père Henri II, qui, si l’on en croit les témoignages, n’a jamais fait usage d’armoiries. Le doute subsiste sur la paternité du roi…

 

Afin de se racheter un peu d’humanité, il s’est fendu de quelques poèmes (deux) qui ont traversés les siècles. D’où la fameuse légende de Blondel de Nesle, présumé compagnon de route de Richard, pour entretenir sa réputation d’homme de cœur, une imposture de plus qui alimente les fake news de l’Histoire. Qui se souvient encore de ces poèmes?

 

Mais la justice divine a finit par sévir. Alors que Richard assiège un énième château, il se fait tuer par un brave arbalétrier et meurt sous les larmes de sa mère, qui livre là une ultime représentation de son aliénation à ce fils indigne. Le tyran royal fût noblement dépecé – encore une étrange coutume chrétienne – et son cœur fût enfermé à la cathédrale de Rouen « par amour pour la Normandie ».

 

On dit qu’il continue à battre dans la main en pierre de l’illustre gisant qu’un artiste inconnu n’a pas cru bon de signer. Il ne reste de Richard 1er « Cœur de Lion » – roi d’Angleterre, duc de Normandie, duc d’Aquitaine comte de Maine et d’Anjou – qu’une expression injustement attribuée : avoir le cœur sur la main.

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