Créé le: 08.04.2014
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Elle s’amuse avec les anges

Correspondance

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Si la vie a eu un amour, c’est bien toi. Rebelle, insolente, aimant la fête et le champagne, tu as fêté chaque instant de chaque saison, de chaque nuit, de chaque jour.
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Insolente, rebelle, amoureuse

Si la vie a eu un amour, c’est bien toi. Rebelle, insolente, aimant la fête et le champagne… tu as fêté chaque instant de chaque saison, de chaque nuit, de chaque jour. D’où te venait cette énergie? Tu aimais tant la vie que, pendant tes dernières années, tu as eu toutes les maladies possibles. La mort voulait t’envoyer au ciel et toi tu résistais. Tellement, que tu niais absolument toutes les maladies que tu as eu le malheur d’avoir. L’Alzheimer, tu en faisais ce qui te plaisait. Le cancer, HA! Une farce totale. Un cancer des seins dont tu accusais le swing répété du golf, toi la championne de tous les sports et de tous les excès. C’était comme un feu d’artifice perpétuel, parfois beau, parfois violent. Toujours éclatant. J’avais des idées toutes fausses. Te considérant comme légère, insouciante. La suite m’a prouvé le contraire. Longtemps après. Connait-on vraiment sa mère? Tant de femmes en toi, qu’enfant, j’étais complètement déroutée. Tu passais de la sorcière à la fée en l’espace de quelques instants. Comment se situer? Tu as envoûté chacun de nous, mon père, mon frère, tes amis. Nous avions chacun droit à une image. Celle qui nous convenait. Nous n’avons jamais confronté les morceaux éclatés du reflet que tu nous renvoyais. Tu es partie, mais ton pouvoir reste intact. Jamais nous ne parlons de toi autrement que ce qui est attendu. Pourtant il me semble que je te connais mieux. Mais les autres ont certainement la même impression. Tu étais une bluffeuse exceptionnelle. Comment résister à cette force, à ce charme? Tu avais magnifiquement réussi à être le centre de l’information. Tout passait par toi: les événements, les renseignements, les émotions, les punitions, les récompenses. On en redemandait ne serait-ce que pour avoir ton attention furtive. Car tu passais tel un ouragan dans nos vies, sans conscience des traces collatérales que tu laissais. Ta longue maladie nous a permis de vivre des instants lents. Ce que j’ai apprécié. La vie, quelle ironie!

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