Créé le: 10.08.2013
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DEMAIN

Journal personnel

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© 2013-2024 Starben CASE

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… Ca ira mieux. D’une journée à l’autre, les événements nous façonnent à leur gré. Comme la météo.
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Vivement l’automne

Je me sens comme un fromage fondu. Sous la chaleur je me liquiéfie, je me traîne. Physiquement, je me sens alourdie de 10 ans. Psychologiquement, je suis minée par la bonne humeur estivale que tout le monde affiche autour de moi. Socialement, il y a des normes à respecter: l’été, c’est le point culminant du bonheur. Tout le monde vous le dira. Je suis assurément d’une autre espèce. Menaçante pour les autres lorsque j’ose proférer ne serait-ce qu’une toute petite plainte On me prend alors pour un glaçon et les relations s’en trouvent un peu refroidies. C’est aussi grave que de dire “J’aime fumer”ou “J’aime manger du lard”. Je garde donc ces hérésies pour moi.La chaleur, je veux bien. Mais pas cette cuite infernale qui décourage tout déplacement, sauf celui qui mène à un point d’eau fraîche, un bar ou une piscine. Se jeter dans le lac ne sert à rien, étant donné la température de l’eau et la voracité des puces de canards. C’est simple, sous nos latitudes RIEN est adapté aux chaleurs tropicales. Là-bas, les gens ne travaillent pas de 12h à 16h et ne vont en tous cas pas s’exposer au soleil. L’après-midi, ils dorment. Les terrasses de bistro sont abritées par des arbres, des plantes, des vignes vierges ou du bambou.Ici, grâce à Heineken, Coca Cola et j’en passe, nous cuisons sous des parasols bons-marchés, véritables fours à tiaf, le cul assis dans des chaises en plastique. “Climatisation” est un gros mot. “Ventilateur” est limite. Au lieu de se couvrir, on se déshabille. Je vis dans l’ombre et sors la nuit. Le moindre orage me recharge en un éclair. Je guette le moment magique où la température descend pour friser les 21 degrés au soleil, accompagnée d’une brise légère. Je me transforme alors en “smily”. DEMAIN, ça ira mieux. Nous serons plus proche de l’automne.

 

Une journée commence mal

Je n’aurais pas dû répondre au téléphone d’une main, l’autre étant sur le volant. Ma voiture heurta le trottoir et je retins mon souffle. Poursuivant mon chemin tout doucement pour faire comme si de rien n’était, j’écoutais le moindre bruit suspect. Pas les habituels, mais les autres. J’aurais dû me méfier et retourner à la maison pour la journée. C’est parfois ce qu’il faut faire. Parce que de vous à moi, cet incident était le plus petit tracas de la journée. Au bureau, on aurait dit que les objets s’étaient révoltés comme les jours où mille petits diables sortent de leurs cachettes pour rendre la vie impossible aux humains. Ce qui, entre nous, n’est que justice. Les lettres n’étaient pas classées à leur place, l’ordinateur totalement inepte, le scotch au bout du rouleau – comme le papier de toilettes d’ailleurs – et l’agrafeuse avait bloqué deux agrafes à vie pour la Saint-Valentin. Par dessus le marché, les collègues venaient sans cesse me demander ceci ou cela au moment où je devais me concentrer sur des dossiers, et ce téléphone qui n’arrêtait pas de sonne. A midi, je fus soulagée de partir. J’étais tellement énervée que je me préparais n’importe quoi à manger. Je pris un cervelas, le coupa en deux. J’étalais soigneusement du wasabi dessus, “tartine”qui fut trempée dans un pot de confiture de fraises. Puis je chauffa une horrible soupe industrielle de tomates pour terminer par du chocolat arrosé de thé vert. Seulement les filles comprendront ce délire. Il me manquait juste les cornichons pour compléter le tableau dramatique. Par cet acte, je sentais que j’avais pris de l’avance sur l’absurdité de la journée. Une sensation d’apaisement m’envahit.DEMAIN ça ira mieux

 

Je m’invente demain

Je m’invente la journée de demain pour que ma nuit soit le terrain de sa création. Je me lèverai en pensant au plaisir de mon petit-déjeuner. J’adore le moment du petit-déjeuner quand les autres dorment encore. Mes chats auront droit au rituel de caresses. Nous irons sur le balcon pour saluer le temps. Nuage, soleil, couleurs… le vent m’apportera les premiers parfums du jour. J’entendrai l’eau bouillir et le thé remplira sa promesse. Auparavant, je boirai le verre d’eau laissé sur la fenêtre, l’eau que le brouillard de la forêt aura transformé en rosée pour moi. Rien que cette idée me réjouit. Je pense déjà à mon travail du matin. Un bref coup d’oeil à mon agenda me rappelle les gens que je vais rencontrer. Je visualise le temps que j’aurais pour manger, me déplacer. Mes activités, souvent créatives, sont une récompense. Je sais qu’en fin de journée, j’aurai accompli une ou deux choses qui me tiennent à coeur. Les autres, seront faites aussi bien entendu. Et puis, je me réserve une surprise, celle de chaque jour. Peut-être un espace de liberté dans un café, l’achat d’un bouquet de fleurs, la visite à une amie… L’inspiration du moment me guidera vers un plaisir, sorte de cerise sur le gâteau pour, soit me récompenser d’un travail bien fait… soit me consoler d’une contrariété. Je décide mentalement de m’arrêter de travailler à cinq heures, tout en sachant que je n’en ferais rien. Encore une liberté à décider selon mon envie. Heureusement demain soir, pas d’engagement. Je reviendrai chez moi chargé d’une satisfaction éphémère, diront certains. La légèreté me comble. Comme la simplicité d’ailleurs. J’allumerai les lumières d’ambiance, les bougies. Quelques beaux moments d’improvisation dans la cuisine pour concocter un bon repas, manger en bonne compagnie et boire à la santé de cette belle journée. La soirée sera calme et je m’invente, reconnaissante, une belle nuit de rêves. C’est si simple.

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19.07.2022

Un sujet brûlant d'actualité qui remonte jusqu'à nous. Aujourd'hui, nous sommes le 19 juillet 2022 et il fait 37 degrés

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