Créé le: 04.08.2024
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Débris et éclats d’âme
Ma nuit noire m'a fait oublier qui j'étais, a transformé mes croyances limitantes en décombres que j'ai traversées en écorchant tout ce que je croyais savoir pour reconnaître la lumière de mon âme et me souvenir de qui je suis.
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En croisant son regard si bleu, si translucide, elle vît les grandes plaines du mondes, la lumière pure de tous les cieux, elle eut le sentiment de le reconnaître. D’un autre temps, d’un autre univers peut-être.
Il lui confia son sentiment de confiance, partageant cette idée d’un lien plus lointain, invisible, d’un autre espace. Elle avait auprès de lui une énergie d’harmonie qui l’envahissait, un message inscrit qui s’éveillait, un alignement si puissant qui laissait présager cet éveil de conscience, comme s’ils étaient un pont, un portail l’un pour l’autre, comme si ensemble ils toucheraient à quelque chose de complet et d’uni.
Sous la chaleur de sa main elle ferma les yeux. Elle se senti entière, unissant son corps, son esprit et son cœur, son cœur qui s’ouvrait, qui respirait, qu’elle entendait battre enfin. Etait-il réellement assis là en face d’elle? n’était-elle pas en train de se dissoudre dans le cosmos infini de son imaginaire?
Et elle se rappela de leurs regards plongés l’un dans l’autre, il n’y avait que leurs gestes en cet instant, il n’y avait rien d’autre que ce qui était là, et là était la source, le centre, là était l’origine.
J’ouvre les yeux, un gouffre m’aspire. L’ange au regard clair n’est apparu que le temps d’un instant, un éclair de lumière dans ma vie pour révéler mes ombres avant de disparaître me laissant anéantie au pied d’un mur organique et solide, vivant et effrayant, insurmontable, un mur noir de boue et de pierres et moi, allongée à vouloir me faire digérer par la terre et disparaitre. J’ai erré, j’ai rampé, cherchant une issue, avançant à coups de poings, de larmes et de rage, j’ai voulu combattre et vaincre ces ombres pour finalement les reconnaître comme les alarmes d’une prise de conscience, des forces puissantes qui allaient m’aider à retrouver ma route et que leur violence serait à la hauteur de mes résistances.
Comment poser des mots sur ce vide terrifiant, et si ce trou béant avait été là tout le temps. Depuis ma naissance, ou depuis la nuit des temps.
Tant de temps à me poser la question. Tant de temps à me poser milles questions. A force de vouloir tout comprendre, tout savoir, mon esprit s’est perdu dans des méandres lointains, j’ai perdu le fil de mon existence laissant toute la place à des histoires qui tournent dans ma tête, des illusions, même pas des rêves que je pourrais poursuivre, des histoires sans réalité, dans lesquelles je cherche ma vérité, la frontière entre ce que je pense être et ce que je suis. Ce sentiment de quelque chose de plus grand. Quelque chose de si grand qui m’habite depuis toujours, cette sensation étouffante et souffrante d’une connaissance liée à l’Âme du monde, une force, une puissance d’Amour et de Lumière, une vérité que je n’arrive pas à joindre, torturant mon esprit et mon âme de réflexions et de questionnements pour n’accéder qu’au vide infini.
Cette force qui hurle dans mon corps pour que je fasse le choix de rester, de poursuivre cette existence, continuer encore et toujours cette quête de savoir, guidée par la foi d’un instant de grâce, mon père dans une énergie d’Amour absolu et infini qui traverse mon cœur, un brin de mémoire que je tente de graver dans mon adn, de le scarifier dans ma peau pour avancer encore sur ce chemin et trouver à tout prix, la paix, l’harmonie et la joie de vivre.
Mais je ne tiens plus rien entre mes mains, ma vie me glisse entre mes doigts, mon souffle qui s’éteint et comme un sifflement strident tout au loin à l’intérieur de ma tête, un bourdonnement, un brouhaha et parfois l’éclat d’un souvenir, un chant, un sourire, un rire même, l’écho d’un mot qui se perd, une pensée absurde qui me laisse croire, une foi chevillée à l’âme qui m’empêche de me perdre encore.
J’ai tellement mal dans ma tête que je pourrais prendre un marteau et me fracasser le crâne pour ne plus exister.
J’essaye de maintenir le cap, d’avancer coûte que coûte, de retourner mon cœur dans l’amour mais je n’ai que le dégoût de cette vie que je ne vibre pas, qui se retourne dans mon ventre.
Je suis au bout de mon souffle, j’étouffe, ma peau et mes larmes suintent les égouts, je suis un liquide qui coule dans les tréfonds de l’enfer, qui tente de s’échapper, de disparaître mais qui reste là, toujours, qui se déplace comme un serpent, qui cherche une sortie pour se dissoudre, n’être plus rien.
Mais il n’y a pas de sortie, il n’y a pas d’espace, il n’y a rien. Je suis et je n’y peux rien, je ne suis nul part et je suis partout, je ne peux pas disparaître, où que j’aille, quelque soit ma forme, je suis et je serai. Le rien n’existe pas. Je suis et je serai pour toujours.
Toutes ces ombres qui me traversent et me transpercent, toutes ces failles qui m’aspirent, et ces résistances qui me terrassent au pied du mur. Je grimpe, je contourne durant les beaux jours, mais l’ombre m’observe et me suit, je me dirige vers la lumière elle fait apparaître la nuit.
Je respire, je gonfle la baudruche de mon cœur avec l’espoir de m’envoler, j’effleure la cime des arbres, je parle avec le ciel, mais mon esprit compte déjà le rebours et le poids de qui je suis m’attire dans son lit, m’oppresse et me vomit.
Je suis clouée au sol par le poids de mon ignorance et de mon impatience, je n’ai envie de rien et fais le vœu de rentrer chez moi, tournoyer à travers les étoiles, retrouver mon territoire d’origine, je suis perdue dans cet exil terrestre, consciente d’avoir ce chemin à faire, m’accrocher à la vérité de mon âme, lui faire confiance parce qu’elle murmure qu’il n’y a que moi qui peut décider d’y croire.
Mon âme si fragile et légère qui se fait tant malmener par les obscures illusions de mes pensées.
La dictature est dans ma tête, une armée féroce et sanguinaire qui se nourrit de mon souffle alors que tout cela n’appartient qu’à moi, des fréquences et des vibrations, des énergies qui circulent, des ondes qui communiquent et s’informent, la magie incompréhensible de l’Être. Je suis. Et souvent je ne ressens pas. Je suis et souvent je ne vis pas.
Un retour dans le passé, je cherche le commencement, déterrer les souvenirs comme le fil de ma vie, un fil d’or, comme les femmes déterrent les os, revenir à la naissance, au-delà de la naissance, me connecter à l’invisible, à l’Au-delà et écouter l’appel qui me chuchote que tout est vrai, que mon imaginaire est le récepteur du divin, du Tout. Reconnaître que je fais de mon mieux, que j’ai juste oublié l’essence de qui je suis, et que le seul moyen de me retrouver c’est d’aller creuser à l’intérieur de moi, ré-embobiner la pelote de fils emmêlés, dénouer les nœuds, me réconcilier avec le tissage de ma vie.
Ce sentiment du plus Grand et que dans ce monde les choses sont construites à l’envers, de ressentir parfois comme un retournement, l’intérieur qui devient l’extérieur, ne plus me sentir exister mais être. Pleinement. Le point de bascule dans une autre dimension, que l’on ne peut pas expliquer, que l’on peut uniquement vibrer.
Ma vie n’est qu’une projection, ce qui m’entoure est une projection, et pourtant cette réalité-là existe dans l’expérience de l’incarnation de mon corps. C’est en lui faisant confiance qu’il devient mon véhicule accédant à l’invisible, le vaisseau, le temple où tout se rejoint dans la plus grande des lumières.
Des images furtives apparaissent derrière mon regard, un jeu d’âmes qui se poursuivent en riant, la plénitude de la joie, l’observation de la Terre dans sa splendeur, l’envie de m’y plonger, de la sentir, de la toucher, de la malaxer, de la goûter, de la renifler, de m’offrir à Elle, lui offrir la pureté et la joie de l’Univers pour qu’Elle me crée en chair et qu’elle me donne vie en échange.
Je veux comprendre cette part qui ne se souvient pas, lui ouvrir le vortex du cœur pour toucher à l’invisible, me souvenir de pourquoi je suis là, me souvenir, fermer les yeux et me souvenir, respirer et me souvenir, écouter les battements de mon cœur et me souvenir. Cet étau dans la gorge, le souffle coupé, ce poids au creux du ventre, la tristesse de cette absence, je veux juste me souvenir de moi.
Je suis perdue dans mon être, c’est comme une amnésie, je cherche ma trame mais il n’y a que des instants épars, vouloir me souvenir c’est vouloir redonner une histoire et un sens à ma vie.
Mon amnésie est la cause de ma souffrance et ma souffrance est ma rédemption, c’est elle qui me réveille au-delà de ce que je crois.
Je reviens dans mon souffle, j’arrête de m’observer, je me sens aspirée en moi comme dans un tourbillon. Cette projection de qui je suis s’inverse et s’infiltre dans la zone de mon cœur et je sens. Juste là, je sens. Comme un vertige, le point de bascule, je m’accroche et je repars. Ou je reviens. C’est selon d’où je décide de poser mon point de vue. Je préfère penser que je repars et que ma réalité se trouve dans cet espace-là, l’autre part, l’au-delà, mon foyer. Je l’ai suffisamment ressenti pour savoir que c’est en moi. J’ai cette conviction ancrée au corps depuis toujours qu’il existe ce plus grand et l’espace pour y accéder se trouve dans mon cœur. Pas dans la notion de mon cœur, pas dans une émotion, mais dans l’organe de chair et de sang qui bat sans faillir depuis sa première pulsation. Sentir, ressentir, vibrer. Ne plus entendre, ne plus voir, ne plus penser, ne plus parler. Sentir que j’y suis et que je suis.
La résistance est si forte. Réussir à être et rester dans la confiance sans le jugement du mental qui interfère avec mes doutes et mes croyances limitantes qui ne sont que des souvenirs que l’on range.
Je sens que tout est là à portée d’un souffle, c’est la Vie qui nous gouverne et nous guide. Laisse tes pensée et tes réflexions rêver dans le néant et s’ouvrir à l’énergie du divin, sens ton cœur vibrer à chaque seconde la vie et le monde qui t’entoure, l’imaginaire qui nous anime toutes et tous, ne peut être qu’une vérité qui nous traverse, la source inconsciente au service de la création.
Nous pouvons être tellement merveilleux·ses lorsque nous sommes en lien avec la joie de cette création.
Cette période si particulière sur Terre, la fin d’une civilisation qui s’annonce, la misère et les guerres, les horreurs mises en exergue et à l’autre bout si l’on peut dire, car il n’y pas de bout, pas de début ni de fin, pas de jugement dicté par la vie, disons à l’opposé, comme les pôles négatif et positif d’une pile, pas de meilleur, juste l’équivalent contraire, le même poids sur la balance mais côté lumière; l’éveil des consciences, un retour au Soi, le lien au sacré, la communion avec le vivant, la reconnexion à l’amour divin.
Au lendemain de la pleine lune je me dis que déjà elle décroît, que finalement rien ne s’arrête jamais, qu’elle n’est pleine que durant la fraction d’un instant, à peine pleine que déjà elle décline, qu’il en est ainsi de chaque instant de la vie, qu’une vague s’élève vers le ciel et retombe dans les flots, pour se redresser encore, les cycles qui s’enchaînent, le mouvement perpétuel, le monde qui tourne en se soulevant, une inspiration, une expiration, et de ne pas y porter de valeur, que le positif n’est pas mieux que le négatif, qu’il s’agit juste d’une question de degré, que les moments de descente peuvent être grisants comme un saut, ne pas lutter, respirer et laisser les choses se déposer et se transformer, en restant juste là à les observer, les accueillir, respirer, prendre le temps, reconnaître son courage et qu’un atterrissage peut se faire en douceur, comme un frôlement, un pas de danse qui reprend son envol, un hiver qui passe au printemps.
Une chute libre dans l’obscurité de cette nuit noire et désespérante et puis un jour subtilement je me rends compte que mes pieds sont toujours sur terre, que cette chute je ne la vis qu’à l’intérieur de moi, il n’y a pas de haut, pas de bas, que c’est juste des impressions et qu’il n’y a pas de sens, dans cette confusion, dans ce vide, il y a le potentiel de tous mes choix et que je me trouve quelque part loin de moi dans cet espace infini. Alors je vois le soleil qui se lève et il n’y a pas de vue plus belle et la lumière qui transperce est plus claire et plus pure que que tout ce que l’on peut imaginer, l’Ange m’en avait offert un infime éclat, le temps d’un instant, juste pour que j’y croie. Alors, le premier mot qui me vient pour cette longue nuit dont je me réveille, c’est merci.
C’est en s’aimant soi-même que l’on peut ouvrir la porte.
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