Commençons par la Saint-Sylvestre, le douanier du passage à l'an nouveau.
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Qui connaît Saint Sylvestre ? Un nom qui sent bon la forêt. D’origine romaine, fils de prêtre, un détail étonnant et inexpliqué, Sylvestre devient le 33e pape, au destin atypique. Il a fallu 33 ans pour que sous son règne le Christianisme soit reconnu comme religion de l’Empire romain avec la conversion de l’empereur Constantin. Sylvestre est l’un des premiers saints non martyr et il est mort le 31 décembre de l’an 335.

Le basculement d’une année est une étape cruciale quoiqu’on en dise et quel que soit le calendrier. Le sable qui se comprime pour s’engouffrer dans le goulet du sablier subit une accélération et le passé nous retient alors comme si c’était le dernier moment pour agir. Tout restera comme avant et plus rien ne sera comme avant. L’impression qu’il y a des choses que je n’ai pas terminées, des personnes que je n’ai pas vues, des mots que je n’ai pas dits. Je me laisse suffoquer par le Temps comme un poisson qui cherche l’eau au lieu de me déployer dans ce nouvel horizon. Logiquement, je pourrais éprouver ce sentiment à chaque passage de minuit, chaque fin de mois ou de saison.

Cependant, la fin d’une année est la traversée collective la plus importante, celle où nous sentons concrètement le temps nous échapper. En réalité, nous fêtons davantage l’aube d’une nouvelle année que la fin de la précédente. Car l’avenir se trouve toujours devant, nous incitant à avancer vers le chef d’œuvre de toute vie. Les constellations se liguent pour nous pousser vers une seule étoile. Chacun la sienne. Il n’y a qu’un sens à ce mouvement: s’épanouir et prendre de la valeur, tout le contraire d’amasser succès et richesse. C’est banal, naturel et éblouissant de beauté. Et le lendemain du 31 décembre, s’ouvre ianuarius, dérivé du terme ianua qui signifie porte en latin…

Quel extraordinaire voyage!

Photo Pixabay_moritz320