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Beaux Reflets dans ma Psyché

Chaque matin, à l’ouverture de mes persiennes, apparait pour mon plus grand bonheur, un enchantement vert, d’un vert clair si pastel qu’il en ait translucide, presque évanescent pour se fondre et s’imprimer directement dans mon dos, sur mon miroir en pied, une psyché en ma demeure, acquise un jour en chinant ” Véritable coup de foudre!”

À cette enchanteresse apparition s’ajoute, posés sur chaque extrémité feuillue, telles des fleurs, de petits moineaux au plumage couleur des branches qui les soutiennent et les habillent, ajoutant à la beauté végétale; de cette harmonie visuelle, offert à l’éveil un ajout pour l’ouïe, une douce symphonie émanant de leurs chants mélodieux.

Cette vision variant selon la météorologie, par exemple, lorsqu’une bise noire se met à souffler, le reflet dans ma psyché devient flou, tel que pourrait le créer le pinceau d’un impressionniste, analogie d’un arbre peint par Jean-Baptiste Corot dans ” Ville d’Avray ” ou ” Souvenir de Mortefontaine “.

Tandis que, si aucune brise ne soufflant, certains jours, ce même arbre reste dans une totale immobilité, sa statique offrant à mon miroir une somme considérable de détails de sa structure.

C’est ainsi que la dentelure de son feuillage peut être observée à la perfection, soulignant la délicatesse de ses pointes, de son pétiole, de ses nervures, de sa répartition, tantôt fournie, tantôt éparse, laissant le rayon de soleil jouer entre chacune d’elles.

Ce même soleil, selon l’heure du jour par l’intensité de sa chaleur agissant négativement sur le feuillage de ce bel arbre.

Cet arbre étant planté dans un sol dont la profondeur insuffisante ne lui apporte pas une irrigation suffisante, lors de fortes chaleurs, il présente à ma psyché, un aspect de désolation.

En d’autres instants, la pluie recouvrant de fines gouttelettes chaque feuille qui, se reflétant dans mon miroir évoque par leur scintillement, des perles de cristal.

La description jusqu’à ces lignes est celle d’une observation de ce bel arbre en saison estivale, ce qui n’ait qu’un passage et qui, au fil du temps d’autres saisons, se métamorphosera.

Justement, à l’orée de l’automne, peu à peu le beau vert laisse place à de multiples couleurs, la métamorphose est progressive, certains feuillages résistant selon leur orientation néanmoins le reflet dans ma psyché est plutôt flamboyant par la gamme jaune orangé, palette du fauvisme, tel que Henri-Emile-Benoît Matisse peignant ” Collioure “ou” Le bonheur de vivre” et André Derain ” L’Estaque, route tournante”.

C’est la saison où l’habillement, protégeant des premiers frimas arbore des teintes chaudes en harmonie aux couleurs cuivrées des feuillages ainsi cette élégance se reflète de pair dans ma psyché.

Puis l’approche de l’hiver dépouille petit à petit l’arbre de ses feuilles multicolores, qui peu à peu,

deviennent brunâtres, pour en se desséchant s’enrouler sur elle-même, présentant de cet arbre, à mon miroir, chaque jour un aspect de plus en plus mourant.

Ce fait allant vers un total dépouillement.

Jusqu’au matin où apparut, dans ma psyché, un squelette de branches nues accrochées au tronc, à la ressemblance d’un étendage dans certains jardins en campagne, s’étendant misérablement.

Et, un beau matin, dans ma psyché ce fut un enchantement, cet arbre nu s’était habillé d’un merveilleux manteau blanc, chacune de ses branches stylisées, comme sculptées au pinceau, scintillantes au soleil levant, éclairant le miroir au réveil, éblouissant le regard.

Au fil du temps, l’alternance de la météo offrait alternativement le reflet d’un arbre dépouillé noirâtre ou enroulé de givre comme un bâtonnet de glace à l’eau.

Puis l’aube se fit de plus en plus tôt, laissant poindre une douce lumière, témoin d’une sous-jacente métamorphose.

Les journées se firent plus longues, la durée du reflet de cet arbre en mon miroir, pu être admiré à

toute heure du jour, laissant apparaitre les changements.

Tout d’abord fugaces, par l’émergence de minuscules petits bourgeons dont le processus d’évolution portait vers l’éclatement, tel le spectacle d’un Strip-tease, laissant émerger des pointes délicates de tendres feuillages vert d’eau.

Chaque matin, cet arbre ayant revêtu un habit de plus en plus étoffé de vert, resplendissait et émerveillait chaque regard dans ma psyché.

Comme au premier jour, ce reflet était empreint de beautés mais aussi de surprises, tellement différent selon les saisons, le miroir étant le témoin de ces évolutions d’un perpétuel acte de vie.

Par son renouvellement, sa vigueur, son immanence, l’offre d’un parfait optimisme que seule la nature est capable de transmettre à l’homme.

Voici donc la consécration du printemps, éclatement de vie après l’hibernation hivernale, se préparant aux inéluctables chaleurs caniculaires de l’été, doté d’un feuillage épais et résistant, d’un vert de plus en plus foncé, s’éloignant à grand pas du camaïeu des nuances pastel, lors de l’émergence des bourgeons.

Cela étant, jusqu’à ce stade j’ai évoqué le reflet d’un arbre de la catégorie des feuillus comme le

 

Beaux Reflets dans ma psyché

chêne, le hêtre, l’orme, le robinier, le platane ou le peuplier.

Néanmoins d’autres sortes d’arbres pourraient se refléter dans mon miroir, tels que des arbres fruitiers qui au cours des saisons présenteraient une autre sorte de métamorphose.

C’est ainsi qu’un cerisier, au printemps, illuminerait ma psyché d’un rose tendre lors de sa floraison.

Et, à la venue de l’été, c’est de rouge violacé qu’il empourprerait mon miroir lorsque ses fruits, les cerises mûriraient.

Et, encore, les arbustes de taille moyenne tel que les abricotiers qui reflèteraient, en mon miroir, la splendeur d’un feuillage vert luisant et de fruits aux nuances d’orange, de toute beauté.

Quant aux pommiers en fleurs se reflétant en ma psyché, telle une robe de mariée, l’inonderaient en été.

Et, c’est en automne, qu’adviendrait dans mon miroir, le reflet de belles rondeurs vertes ou striées de rose et jaune, que sont les pommes.

En automne et en hiver, la métamorphose serait analogue à celle des feuillus.

Jeanne Bergerolles

 

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