Un peu de sarcasme pour réveiller « l’instinct de la forêt » qui doit dormir quelque part en nous…
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Nous sommes des arbres utilitaires,

Qui poussent sagement dans des pépinières :

Coupés à l’unisson,

Nourris régulièrement,

Nous grandissons…

et nos racines précaires

Peuvent être contenues dans une poignée de terre.

 

Nous serons un jour transplantés,

Destinés à orner

La grise façade d’un bâtiment :

Moitié métal, moitié béton.

Résistons, résistons !

Si non, un autre arbre sur mesure

Prendra notre place, sans candidature.

 

Et nous continuerons à vivre,

Si vous préférez : plutôt à survivre,

A rêver la caresse du soleil,

A désirer une bonne nuit de sommeil,

Et à attendre le jour de la paye.

Nous serons même contents en regardant autour

Car nous ne verrons pas au-delà de la cour.

 

Vous souvenez-vous la forêt ?

Y a-t-il dans vos gènes, cachée,

Une ombre de souvenir,

L’envie d’un avenir,

La force de devenir ?

Y a-t-il une vie qui coule en nous,

Ou seulement des besoins, la routine…et c’est tout ?