Récit librement inspiré de la soirée Webstory du 4 octobre 2025 : Rencontre avec Anne Wilsdorf, auteure et illustratrice.
Reprendre la lecture

Quand je serai grande, je serai Anne Wilsdorf. Une femme élancée, dynamique et lumineuse. À l’image de la couleur jaune de l’étage où se trouve son atelier, Artefax.

Anne nous accueille dans la cuisine jouxtant son antre artistique. Une grande table, composée de l’assemblage de petites tables carrées, trône au centre de la pièce. Des chaises en bois dépareillées l’habillent. Une promesse d’un moment de partage hors du temps!

Cet environnement est familier et rassurant. Il possède une âme. Je cherche dans mes souvenirs. Un sentiment de déjà vu m’habite. Où ai-je bien pu connaître un endroit similaire? Rien ne me vient. Je me sens bien. Anne nous met à l’aise. Entre elle et nous, il n’y a aucune différence. Une artiste accessible et authentique. Sa personnalité me plaît énormément et nous n’avons encore rien entendu de son métier ; sa passion.

Anne se met à table, au sens propre et figuré, devant dix participants et Helena. Cette dernière lui pose quelques questions. Nous apprenons des détails sur sa vie d’illustratrice et d’auteure pour enfant. Les propos mettent en lumière une femme entière, audacieuse et libre.

Après cette mise en bouche instructive et joyeuse, Helena lui propose de nous présenter ses livres préférés. Anne se lève et part chercher ses petits trésors illustrés dans son atelier. Elle revient avec quelques ouvrages. Les pages se tournent au rythme du résumé de chacune d’entre elles.

Le premier livre parle de Jujube, une petite fille africaine qui, à la suite d’une « chute » dans l’eau, rencontre un crocodile végétarien. La tablée rit.

Ensuite, elle nous raconte l’histoire fictive et réelle entourant la création d’un livre sur les droits des enfants, initialement commandé par une grande organisation. Une collaboration qui ne verra pas le jour à cause d’une péripétie financière, si je me souviens bien! Qu’importe, il sera édité par son éditrice de l’époque. La même qui lui a demandé un livre sur La princesse au petit pois. Un conte inconnu pour moi et que Anne ne porte pas dans son cœur… Elle relève le défi en le refaisant à sa sauce. Une saveur délicieuse! Promis, Princesse viendra garnir ma bibliothèque! Le deuxième degré y est succulent!

Les personnages de Anne vivent à travers elle. Ses yeux pétillent quand elle parle d’eux. En l’écoutant, un sourire se dessine sur mon visage. Elle m’emporte loin, très loin. Je redeviens une petite fille. Je pourrais l’écouter pendant des heures.

Helena invite Anne à nous montrer son atelier. Nos regards se posent sur quelques dessins exposés lors d’un précédent évènement. Des plumes, crayons, pinceaux et feuilles garnissent un bureau. Nous apprenons l’importance de la qualité du papier, ainsi que des anecdotes allant d’un envoi postal de dessins originaux jamais arrivé à destination au vol d’un dessin lors d’une livraison par un service d’expédition !

La visite terminée et notre curiosité en grande partie rassasiée, il est temps de penser à notre estomac et de déguster l’apéro avec, entre autres, un taboulé revisité et un guacamole préparés par Anne. Décidément, ses talents ne se limitent pas aux dessins et aux histoires !

Entre deux bouchées, les discussions fusent, passant du coq à l’âne, sans oublier les animaux exotiques qui nous envahissent ! Avons-nous été inconsciemment influencés par ceux croqués par notre hôtesse ?

Des récits improbables arrachent des rires dans une ambiance bon enfant. Les minutes s’égrènent à la cadence du m1, filant à intervalles réguliers devant les grandes fenêtres de ce lieu hors du commun. Sans ce rappel de temps, j’aurais presque pu croire que celui-ci s’était arrêté.

Anne dédicace quelques livres pour Helena. Étant assise à ses côtés, je vois naître sous le bec de sa plume un roi, une poule ou un cochon. Je suis émerveillée. La petite fille en moi crève d’envie d’observer sans retenue la précision de son geste tandis que l’adulte que je suis la rappelle à l’ordre du savoir-vivre !

La soirée se termine plus tard qu’annoncé et je n’ai qu’un seul mot : MERCI !