Créé le: 01.04.2025
19
0
0
Pétoles de lapin
Chapitre 1
1
Le lapin est un poisson du lac Léman. Quand le Pape fait des bulles, il réplique en pondant des perles sur les récifs de corail glauque.
Reprendre la lecture
Un trouble mental occulté
Les catalogues de troubles mentaux, comme le DSM 5, ne sont pas complets. Il est évident que les mathématiques forment l’une des plus belles productions de l’esprit humain. Il est évident qu’un esprit sain ne peut qu’aimer tout ce qui est beau. Donc un élève qui n’aime pas les mathématiques n’est pas sain d’esprit. Le manque d’amour pour les mathématiques est un trouble mental que je propose de nommer lipophilomathématie. Une école où la plupart des élèves n’aiment pas les mathématiques est une école de fous. Sa priorité devrait être d’engager des psychiatres et d’envisager tous les moyens thérapeutiques : dressage, substances chimiques, électrochocs, chirurgie du cerveau. Cette nouvelle approche d’un problème récurrent pourrait rendre l’école plus à même d’accomplir sa principale mission : célébrer la beauté, en faire découvrir les nombreux visages, conduire l’esprit à forger des merveilles.
Introduction au cours de philosophie
Sachant que Dieu est mort, que l’humanité va disparaître, que le langage est miné, que le beau est malmené, que l’humour traverse une mauvaise passe, que la victime plaintive est plus honorée que le combattant loyal, que les idéologies provoquent des batailles où l’insulte est plus fréquente que l’attitude chevaleresque, que la tyrannie des minorités asservit les valeurs, que la violence des jeunes envers les enseignants augmente, que la politique pousse l’école à promouvoir la médiocrité, que la culture se dissout dans le numérique, que l’intelligence artificielle va faire perdre à l’esprit humain tout ce dont il pouvait jadis tirer fierté, que la surpopulation et la pollution détruisent les splendeurs de la nature, que les épidémies, les guerres, la pauvreté, les catastrophes nous promettent un avenir agité, le cours de philosophie a pour objectif prioritaire de vous amener à comprendre comment nous en sommes arrivés là. Ce but, et d’autres en prime, vous fera voyager parmi des penseurs et des scientifiques dont presque personne n’applique au quotidien les leçons d’intelligence.
Pour les rares élèves qui survivront à un premier semestre axé sur une démoralisation générale, le second semestre visera à prouver qu’il est malgré tout possible de beaucoup s’amuser en philosophant…
L’usine à savons-nous
Il existe une usine qui produit des explications. On ne sait pas trop qui la dirige. Elle contient de nombreuses machines qui fabriquent des explications variées. Des ouvriers ont pour rôle de les dérégler de temps en temps. Ainsi, de nouvelles explications sortent. Des employés sont chargés d’emballer les explications et de les envoyer dans les magasins. Il existe plusieurs sortes de consommateurs d’explications. Certains vont les choisir en rayon en se laissant guider par leurs désirs. Ils les assimilent sans trop se poser de questions. D’autres, les enquêteurs, vont soumettre les explications à toute une série de tests. Ce commerce est caractérisé par une offre élevée. Globalement, il n’y a jamais eu pénurie d’explications depuis que l’usine existe. Toutefois, la demande de chacun n’est pas satisfaite. Certains clients voudraient consommer des explications que l’usine n’a pas encore produites. Il leur faut faire preuve de patience. Nul ne sait de combien de manières les machines peuvent être paramétrées.
Pour en finir avec la pensée prolixe
1) Soit X l’histoire de la pensée humaine. Dégraissons X en lui ôtant tous les développements, argumentations, bavardages. Que reste-t-il ? Un catalogue de dogmes. Ce catalogue est le squelette de la pensée de ces quatre derniers millénaires.
2) Thèse : l’esprit contient une machine à fabriquer des dogmes.
3) Thèse : la raison est une machine à promouvoir des dogmes.
4) Programme politique : remplaçons les débats par des tournois où chaque dogme est défendu, l’épée à la main, par un champion.
5) La « reductio ad gladius » est le stade suprême de l’argumentation. Pour y parvenir, il faut avoir compris la vanité de l’argumentation.
(Sans titre)
Dans un moment d’absence, j’ai pu concevoir une absence de pensée. J’ai cherché une absence de phrase pour l’exprimer. L’absence de vocabulaire approprié ne m’a pas inquiété. Une absence de réservoir m’a fourni une absence d’énergie. Je l’ai mise au service de mon absence de motivation. L’absence d’art répond à une absence de nécessité que l’obsolescence de la philosophie rend inutile. L’absence de possibilité de n’y plus penser met une absence de fin à cette absence de jeu.
Absence de sujet
Est fort. Part de lui, se concentre autour de lui. A du prestige. Et pourtant nous est si familier. Savons l’importance que tient. Ai voulu me passer de lui pendant quelques minutes. À titre expérimental. Malheur à moi ! Vous manque, est dépeuplé. Certes, reconnais que rendu présent par son absence. Mais sans lui, est privé de maître, est désarticulé. Comprenez bien quand même ? Est parce que remplissez les trous. Un peu d’imagination, est joué ! Avec l’usage, devient facile. Mais suis condamné à la brièveté, parce que me paralyse lorsque pense qui m’attendent si me lance dans la construction d’une phrase complexe, dont s’agglutinent, où s’agencent au gré d’une pensée imprévisible. Non, ne me guette pas. N’ai pas perdu la raison ni le fil, garde le contrôle du sens. Avant l’éventuel effondrement d’une étoile, lui rends hommage, dépose à ses pieds les objets de mes désirs. Tel un trou noir, est rendu manifeste par toute cette lumière que siphonne.
Commentaires (0)
Cette histoire ne comporte aucun commentaire.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire