Par-delà le deuil de son co-équipier, Nickel Panzer, inspecteur français, se rend à Genève pour régler son compte à un tueur...
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Durant l’Office Funéraire dans
une chapelle, sur un air de
Bach, le Lieutenant NICKEL
PANZER adresse quelques mots à
une jeune femme métisse.
NICKEL PANZER
C’est noir de monde, je dois être le seul blanc dans la
salle. Si seulement j’arrivai à mettre la main sur sa femme.
MADAME PETIT-POIS
C’est moi.
(Faite-elle en pleurant à chaudes
larmes)
NICKEL PANZER
(Soupirant comme
soulagé)
Ah! Vous êtes la femme d’Honoré Noah Petit-Pois ?
(Dit-il en lui
tendant un mouchoir)
MADAME PETIT-POIS
Oui.
(Pleurant toujours le
mouchoir dans une
main)
NICKEL PANZER
Nous avons un point commun, alors. Il est mort dans mes
bras.
MADAME PETIT-POIS
Comment ?!
(Faite-elle
interloquée et
chagrinée)
NICKEL PANZER
Oui, il voulait que vous sachiez que : Ah! Arg! Argeu!
MADAME PETIT-POIS
Quoi ?!
NICKEL PANZER
Ce sont ses derniers mots…
MADAME PETIT-POIS
A-t-il souffert ?
NICKEL PANZER
Après qu’il fut foudroyé par une rafale, la tête se vidant à
moitié sur le bitume… Et que le Tout-Puissant le rappelle
à lui… (Soupire, puis plus poétique) Je crois que : Oui,
affirmatif. Le pauvre gars est mort dans d’atroces
souffrances loin de la Réunion, sur le macadam Parisien…
MADAME PETIT-POIS
Qui a fait cela ?
NICKEL PANZER
Un extrémiste, un salopard, un con, une blatte à passeport
diplomatique. Que je déteste les extrêmes, surtout les nazis
d’extrême droite.
MADAME PETIT-POIS
Ils sont déjà d’extrême droite.
NICKEL PANZER
Quoi les nazis ? Je pensais qu’ils étaient de gauche, les
ordures. Y’a pas socialiste dans national socialiste ?
MADAME PETIT-POIS
Lieutenant, vous êtes con.
NICKEL PANZER
Ouais, peut-être, mais au moins, je sais reconnaître un nazi
d’extrême droite. Question de survie.
MADAME PETIT-POIS
(Madame Petit-pois
tombe à genou,
pleurant.)
Comme me disait mon mari, vous roulez sur la vie tel un char
d’assaut.
NICKEL PANZER
Un Panzer, Nickel Panzer, enchanté de faire votre
connaissance. Je suis mi-Alsacien mi-Portugais…
MADAME PETIT-POIS
Quoi ?!
NICKEL PANZER
Là, il faut demander à mon père. Tiens un Mi bémol !
MADAME PETIT-POIS
Que ?
2.
NICKEL PANZER
La note, la dominante de ce morceau, c’est pas un mi bémol ?
MADAME PETIT-POIS
Vous n’allez pas me dire que vous avez l’oreille absolue en
plus ?
NICKEL PANZER
Non, mais je rage dès que l’on esquinte Bach ! Ah, aux
faites, votre mari m’a demandé de le venger.
MADAME PETIT-POIS
Vous ?! Mais vous n’êtes pas suspendu ?
NICKEL PANZER
Ne vous languissez pas dans les mourons. Son assassin, je
vais lui faire une prescription… Je vais vous le rendre
invalide à vie, voir même demandeur d’asile dans l’autre
monde, et en enfer par-dessus le marché. Il a fait un
carnage, je vais faire de lui un génocide. Faudra demander
la photo de ses dents pour prouver son existence de tueur de
flic. Le salopard, je l’aurai ! Même si je dois aller à
l’autre bout du monde.
MADAME PETIT-POIS
Vous feriez ça pour sa mémoire ?
NICKEL PANZER
J’ai une mémoire d’éléphant et le flingue qui va avec.
MADAME PETIT-POIS
Vous allez parcourir le monde ?
NICKEL PANZER
Oui, je vais dans un territoire où les gens tirent la
gueule, dans un monde tellement horrible où il faut avoir
des Churchs neuves pour être accepter par les femmes, et une
belle Tesla par les féministes. Oui, je m’en vais braver
tous les interdits. Je vais tout droit dans la boue, la
fange, la crasse la plus dense… Fuyez de Babylone, et que
chacun sauve sa vie, De peur que vous ne périssiez dans sa
ruine! Car c’est un temps de vengeance pour l’Éternel; Il va
lui rendre selon ses œuvres.
MADAME PETIT-POIS
En banlieue ?
NICKEL PANZER
Non, pire.
MADAME PETIT-POIS
En Ukraine ?
3.
NICKEL PANZER
Non, à Genève, en Suisse. Il paraît même qu’il parle
français, les salops alcooliques, bouffeurs de fondue. À moi
la vengeance, à moi la rétribution.
MADAME PETIT-POIS
Honoré souhaitait que vous vous rangiez, une belle retraite,
une table agréable, un lieu loin de toute cette violence.
NICKEL PANZER
Ouais, mais les morts cela ne causent pas. Ils ont laissé
leur morgue dans leur linceul… Moi à la retraite ? Jamais!
MADAME PETIT-POIS
Vous qui avez du charisme pour pourriez aider les pauvres.
NICKEL PANZER
Mais je le fais, et pas qu’un peu. Dans ce pays de nounours.
MADAME PETIT-POIS
Ah bon ? En arrosant de balles des pauvres devenus fous par
la société ?
NICKEL PANZER
La société, la société ! Mais moi je la protège, Madame. Et
votre mari aussi, la protégeait. Paix à son âme.
MADAME PETIT-POIS
Que vais-je devenir ?
NICKEL PANZER
Oh sanglotez pas ma petite dame. Vous êtes encore jeune.
MADAME PETIT-POIS
J’ai 40 ans bientôt.
NICKEL PANZER
Ben, faut vous y mettre.
MADAME PETIT-POIS
Ah quoi ? On ne prend pas les femmes de mon âge dans un bon
boulot, avec mes compétences acquises de longues luttes. Je
suis surqualifié qu’ils disent.
NICKEL PANZER
Ben, vous n’auriez pas un ami ? Un amant ? De la famille ?
MADAME PETIT-POIS
Je m’en vais retourner à la Réunion, ce pays est trop cruel.
RIDEAU.
4.
SCÈNE DEUX
Durant son voyage en train, seul
dans son wagon (à l’exception d’un
homme), assis près de la fenêtre,
Nickel Panzer, à demi-endormi, se
souvient des ordres de son
Commandant. LE TUEUR s’approche à
pas de chat de lui.
LE COMMANDANT (VOIX OFF)
Certes, certes, Lieutenant, mais si vous allez dans ce pays
de banquiers et de paysans, sachez que je ne souhaite pas
apprendre que vous avez tiré sur tout ce qui bougent.
Le Tueur brandit un pistolet avec
silencieux, et sifflant l’Ode à la
joie de Beethoven.
NICKEL PANZER
J’essayerai de faire de mon mieux…
LE TUEUR
Quoi ?
Nickel Panzer dégaine de sous son
aisselle son « Desert Eagle » et abat
Le Tueur de plusieurs balles.
NICKEL PANZER
C’est un bon début, continuons le combat.
LE COMMANDANT (VOIX OFF)
Panzer ! Vous me faites chier ! Est-ce Dieu possible que
vous cessiez un jour, seulement un petit jour de tuer
quelqu’un, même s’il sifflait mal.
Nickel Panzer regarde le plafond et
autour de lui.
NICKEL PANZER
Vous êtes encore bourré ?!
LE COMMANDANT (VOIX OFF, PLEURANT)
Oui, parce que dans la police française de France à racines
françaises, quand tu n’as pas 3 grammes dans le sang, t’es
pas un homme. Et puis plus personne nous respecte…
NICKEL PANZER
Vous n’êtes pas censé me parler… Surtout dans ma tête…
5.
LE COMMANDANT (VOIX OFF)
Ah, oui, c’est juste. Mais je n’avais pas assez de lignes de
texte.
Le Tueur agonise au pied de Nickel
Panzer, qui se lève de son siège.
NICKEL PANZER (LENTEMENT)
Hein, hein, je sais à quoi tu penses : C’est la taule ou le
cimetière. Ben je vais te dire, c’est un 50, le plus
puissant pistolet au monde. T’as qu’un mot à me dire, un
nom, et je te ferais le plaisir de t’envoyer où tu voudras.
LE TUEUR
Crève, sale flic. Je ne dirais rien.
NICKEL PANZER
Toi d’abord. Quel manque de vocabulaire. C’est ton père qui
t’a éduqué avec le minimum de mots ?
LE TUEUR
Mon père ? Je l’ai toujours connu à cheval, parcourant les
batailles lorsque la nuit tombait…
Le Tueur agonise.
NICKEL PANZER
Du Chateaubriand ? Quelle belle périphrase !
LE TUEUR
C’est, arg, du Victor Hugo, connard… Arg, et c’est une
métaphore.
NICKEL PANZER
Fais chier.
LE TUEUR
Ça c’est une métaphore scatologique.
NICKEL PANZER
Ben faut dire que je suis un Scatman de l’étron. Depuis mes
classes dans la police, alors que je passais plus de temps
au stand de tirs, j’avais une passion pour la musique, la
grande musique ; malheureusement ma femme m’a quitter sous
Beethoven, elle a été écrasé en sortant d’un disquaire, avec
un vinyle de la neuvième sous le bras, depuis…
Le tueur meurt dans un râle
d’agonie.
NICKEL PANZER
Et merde, moi qui voulais avoir un nom, j’ai une
confirmation… Ville de protestants. Ah, vous êtes fier de
(MORE)
6.
clouer des trucs sur les portes de vos églises, bandes de
NICKEL PANZER (cont’d)
mécréants, manquerait plus que je tombe sur une pu…
Entre en Scène, armée de son Glock,
L’INSPECTRICE CALLAGHAN de la
Police judiciaire, une rousse,
cheveux long.
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Police, lâché votre… votre…
Nickel Panzer range son arme sous
son aisselle gauche.
NICKEL PANZER
Bonjour, Inspectrice, du calme ! Je suis de la maison.
Nickel Panzer sort son badge.
L’Inspectrice Callaghan range son
Glock 19.
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Ah, c’est vous le taré de France. C’est une arme peu
conventionnelle pour un flic, ce machin.
NICKEL PANZER
Mon machin ? Ah, oui, parfois je lui parle, ça le
réconforte. Et cela me réconforte d’autant que je suis dans
le pays où la police a le droit de tirer sur tout le monde
depuis 1942. Date où les Nazis vous ont enrichit de leur or,
en cas de pépins, après Stalingrad faut avoir une bonne
assurance santé et prévoyance.
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Ce n’est pas exactement notre devoir. Descendons, j’appelle
pour que la Brigade vienne nettoyer.
Nickel Panzer prend sa lourde
valise.
NICKEL PANZER
Nettoyer quoi ?
Ils descendent du train.
Le train part en sifflant.
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Hé !
NICKEL PANZER
Oui, je sais nos TGV ne sont plus ce qu’ils étaient.
7.
RIDEAU.
SCÈNE TROIS
NICKEL et CALLAGHAN sont dans le
bureau du CAPITAINE KARTOFFELN
accolé d’un maigre mur au bureau du
LIEUTENANT SAINT-JEAN. Ils
entendent tout, en compagnie d’un
calme PERROQUET sur son perchoir.
CAPITAINE KARTOFFELN
Ah, tu vas voir, ordre de Paris ou pas, le Panzer je vais
l’ensemencer à coup de bazooka. Notre quiche Lorraine, elle
va repartir avec l’oignon fécondé à la dynamite. J’veux pas
d’un fou qui m’a déjà fait un cadavre sur les bras, à te
traumatiser le canton de Vaud, où on l’a retrouvé. Tiens,
j’vais avoir l’air fin à la téloche.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Faudrait peut-être voir que le temps est à la diplomatie…
CAPITAINE KARTOFFELN
La diplomatie ? Mon cul. Ces französischs, je vais te les
renvoyer par paquets de dix en catapulte exprès, et sans
frais de douane.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Je vous jure mon Capitaine, y’a des jours où vous me faites
peur…
CAPITAINE KARTOFFELN
Ouais, ben c’est mon métier de rectifier les fous de la
gâchette. Aux temps de Calvin, en place publique qu’on les
ferait rôtir. Bleu, saignant, à point… à point nommé. Et
puis, ils se prennent pour quoi ? Hein !
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Les gens d’un beau Pays ? Mal administré, mais beau…
CAPITAINE KARTOFFELN
Des Anglais, déjà qu’on a la pollution, le réchauffement
climatique, la culture épicée des océans lointains… Faut
encore que l’on se targue de gentillesses devant ces m’astu-vus, prétentieux comme pas un, ostensiblement
ostentatoire, comme la femme voilée d’un Pacha en Orient ?
On est chez nous, pas chez eux.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
On n’est pas en Orient, mon Capitaine… Dans le quartier,
je les trouve plutôt calmes et travailleurs…
8.
CAPITAINE KARTOFFELN
Peut-être, mais attend qu’ils débarquent. Moi, les français,
c’est mes Maghrébins, et moi, comme tu me vois, je vais lui
faire la foire du trône. Ah la baguette, un Opéra Wagnérien
qui va consommer notre invité Alsacien…
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Il est aussi à moitié Portugais, mon Capitaine.
CAPITAINE KARTOFFELN
Mais qu’est-ce qui fout dans la police ?! Il devrait être
sur les chantiers, à crever sa race, le métèque !
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Dites mon Capitaine, on les a déjà, par de fortes décennies,
suffisamment exploité. Les pauvres gars, et les pauvres
femmes qui sont obligés de faire du ménage au noir…
CAPITAINE KARTOFFELN
Ben, je peux te dire que chez moi c’est bobonne qui fait le
turbin. Suis un gars à l’ancienne, un cador de l’honnêteté
intellectuelle, et la puissance d’un sous-marin nucléaire
dans mes mains vengeresses.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
C’est pour cela que vous êtes parano pour sortir dans la
rue?
CAPITAINE KARTOFFELN
Non parce que j’en ais coffré plus d’un… Mais ils sont où?
Ça fait un quart d’heure que je les attends. Appelez
Callaghan sur son phone.
Le lieutenant appelle depuis son
bureau L’Inspectrice Callaghan. Le
téléphone de cette dernière sonne,
dans le bureau du Capitaine, juste
à côté.
Le Capitaine ouvre la porte, gêné
il s’avance, d’un air mielleux.
CAPITAINE KARTOFFELN
Bonjour Mon Lieutenant, je vois que vous avez fait
connaissance avec la charmante Inspectrice Callaghan. J’ai
beaucoup entendu parler de vous.
NICKEL PANZER
Oui, moi aussi, je vous ai beaucoup entendu parler.
CAPITAINE KARTOFFELN
Vos supérieurs ne se targuent pas d’éloges sur vos exploits.
9.
LE PERROQUET
Faux-cul ! Faux-cul ! Faux-cul !
CAPITAINE KARTOFFELN
Excusez-le. Cette sale bête, on la recueillit dans un salon
de massage… Je voudrais bien qu’il s’envole, mais c’est
une pièce à conviction… Vous restez longtemps ?
NICKEL PANZER
Juste le temps de mettre la main sur le tueur.
CAPITAINE KARTOFFELN
Nous avons un indic à l’ambassade d’Uruguay, et nous savons
de source sûre que votre tueur, le dénommé « Hans Führer »
tient son chef, l’ambassadeur par un chantage de vie ou de
mort sur sa famille, afin de garder son « délicieux »
passeport diplomatique.
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Et comment on la joue, mon Capitaine ?
CAPITAINE KARTOFFELN
Sans compter qu’il s’est fait refaire le visage plus d’une
fois dans les meilleures institutions.
NICKEL PANZER
Là, le délice on l’a dans l’os.
CAPITAINE KARTOFFELN
Vous n’étiez pas au courant ? J’ai pourtant tout dit à vos
supérieurs, à croire que la hiérarchie n’est plus ce qu’elle
était à l’heure d’internet.
NICKEL PANZER
Non, mais ça double la mise.
CAPITAINE KARTOFFELN
L’article 22 de la Convention de Vienne sur les ambassades,
nous oblige à ruser. Pourtant notre homme a une faiblesse
majeure : il adore les bars de luxes, autant dire les bars à
champagnes… Vous aimez le champagne ?
NICKEL PANZER
Je ne bois pas, même en dehors du service.
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Mais comment l’appréhender, s’il a un passeport
diplomatique?
NICKEL PANZER (À CALLAGHAN)
Et le visage refait.
10.
CAPITAINE KARTOFFELN
Certes ma chère, mais la politique s’en mêle. Choppez-le
ivre au volant ou sur la voie publique, et j’en fais mon
affaire. Pour le reste, voici différentes photographies de
ce qu’il a bien pu devenir. Bonne chance et bonne chasse !
L’INSPECTRICE CALLAGHAN
Merci mon Capitaine.
CAPITAINE KARTOFFELN
C’est bon, romper.
L’Inspectrice Callaghan sort.
CAPITAINE KARTOFFELN
Lieutenant Panzer ? Pas de bavure. Compris ? Votre
Commandant m’en a dit des vertes et des pas mûrs.
NICKEL PANZER
Comme ?
CAPITAINE KARTOFFELN
Comme d’abattre un homme qui bat sa femme. Ce n’est pas ma
politique, les brutalités policières.
NICKEL PANZER
Quand un mâle de sexe masculin essaye de tuer son épouse, je
le descends avant, c’est ma politique.
CAPITAINE KARTOFFELN
Essaye ? L’intention restait à établir.
NICKEL PANZER
Quand je vois un gars à poil armé d’un marteau de forgeron
menacer sa bourgeoise, c’est drôle, j’ai peine à croire
qu’il essaye de lui apprendre les saintes écritures.
Nickel Panzer sort. Claquant la
porte.
LE PERROQUET
Petite bite ! Petite bite ! Petite bite !
Le Lieutenant Saint-Jean entre.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Qu’est-ce qu’on fait chef ?
CAPITAINE KARTOFFELN
Averti Monsieur l’Ambassadeur que son petit protégé va avoir
des problèmes.
11.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Lesquels ?
CAPITAINE KARTOFFELN
Mais qu’est-ce qui m’a mis une troupe aussi ignorante ! J’ai
fait quoi au Bon Dieu.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Tromper votre femme ?
LE PERROQUET
Cocu ! Cocu ! Cocu !
CAPITAINE KARTOFFELN
Oh! Toi ! La ferme !… Je vais finir par me la faire cette
foutue pièce à conviction. Mais quelle idée de me mettre un
piaffe dans mon bureau, ma piaule.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Ah c’est madame qui commande maintenant ?
CAPITAINE KARTOFFELN
Dieu, je vais faire un carnage.
Le Capitaine Kartoffeln cherche
dans sa poche de pantalon.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Ce n’est pas correct de leur faire un coup pareil, non ?
CAPITAINE KARTOFFELN
Laisse faire crétin, j’ai l’habitude du cambouis.
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Oh, chez vous c’est une seconde nature.
CAPITAINE KARTOFFELN
Quoi ?
LE LIEUTENANT SAINT-JEAN
Rien… La trahison.
CAPITAINE KARTOFFELN
Va dans ton bureau et ferme la porte, crétin, avant que je
m’énerve.
Le Capitaine Kartoffeln se saisit
de son smartphone. Le Lieutenant
Saint-Jean sort de la pièce.
CAPITAINE KARTOFFELN
Bon sang, y’va me répondre le Latino ?!… Ah, Monsieur
l’Ambassadeur comment allez-vous ?