Chapitre 1

1

Sur une place brûlante d’Eilat, la musique s’élève, les corps dansent, à l'unisson fragile des peuples.
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Eilat (sud d’Israël)

 

La place est vide

À l’extrémité de Durban Street

Au bord de la mer rouge

Nager et reprendre ma route

Vers Jérusalem

Sur la place qui brûle au soleil

La musique s’élève

Lancinante

Une enceinte posée sur le sol

Quelques silhouettes s’avancent

Des femmes surtout

Tous les âges

La musique

Vibrante

Je ne comprends pas la langue

Ça m’a cogné d’un coup

Le rythme

Direct au cœur

Sur la plage d’Eilat,

Du monde en vacances

Sur la place en fournaise

Déjà un cercle

Il s’élargit

Mes doigts sur mes cuisses ça tapote

Les corps

Des femmes

Quelques hommes

Ça swaye

Trouver sa place

En quelques pas à l’unisson

Des mouvements de droite à gauche

Et ça tourne ça tournoie

Ça twirle

Les pieds claquent sur les dalles.

 

Je tangue dans ma tête

J’oublie la fatigue la chaleur les pieds enflés la soif

Juste la musique et la danse

J’en ai envie

Aimantée

Quelques mètres à l’arrière du cercle

Les corps en figure s’étalent

En deux lignes

Comprendre les pas

Me glisser dans leur rythme

À eux

Tous à l’unisson d’un peuple

Qui n’est pas le mien

Lâcher le corps

Laisser les bras en mouvements ondulatoires

La tête renversée en arrière vers le soleil

Une femme âgée ouvre la ligne

Me tend la main

Quelques mots que je ne comprends pas

Elle m’attrape par le bras dans un éclat de rire

Imiter ses pas

Maladroitement mais je m’en fous

J’improvise

Entrer dans la danse

Mes pieds glissent

Droite gauche, demi-tour, un deux trois quatre et ça repart

Quelques mouvements de hanche

Les mains à hauteur des épaules

Poignets et doigts dessinent leurs arabesques

Ensemble

Nous devenons musique et mouvement et sourires qui s’élargissent

Les tubes s’enchaînent

La femme âgée chante

La voix est grave

Sortie de loin à l’intérieur

Déhanché plus près

Sa cuisse contre ma cuisse

Elle est mon guide dans les figures.

 

Elles dansent

Communient dans la musique

S’étourdissent

Rachel et Fatima

Sur la place d’Eilat

Où il fait si chaud

Où il reste

Cette possibilité

De danse

De musique

De peuples à l’unisson.

 

A suivre sur Mémoires de plages 4

Commentaires (1)

Starben Case
26.10.2025

J’aime ces cultures où la danse unit et nous, maladroitement, entrons à reculons que le corps soit jeune ou vieux, hésitons. Pourtant le désir de suivre le mouvement de se laisser aller est fort. De se révéler. Chez les grecs, danser est un don de soi aux autres, un geste de confiance.

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