Mélancolie poétique au delà des espaces et du temps. Quelque chose d’indicible habite les gestes, flotte entre les instants. Un souvenir ancien cherche un cœur pour se dire, et choisit celui ou celle qui saura écouter.
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Loyauté bleue

Frémissement quand le jour se lève

Souffle ancien qui glisse sous la lumière

Chair de poule, intuition du rêve

Corps se souvenant d’ une voix passagère

Ce n’est pas moi et pourtant ça m’habite

Une mémoire non vécue

Des pas perdus sur une terre interdite

Des pleurs scellés dans une langue inconnue

Le sang s’ébroue  d’histoires oubliées

Un nom sans forme traverse les silences

Des gestes lourds, des promesses pliées

Dans les rides marquées d’une tendre absence

Expression en remous d’une tristesse calme

Douce révolte, douleur d’une autre époque

Juste une ombre posée comme un sac

Tenant le cœur sous sa botte

Ce n’est pas une plainte, peut être un fardeau

Tenant la vie en otage

Depuis le fond des âges

Un fil discret qui relie les eaux

Une fidélité sans causes ni raisons

À un monde enfoui sous la respiration

Echos des passions

Echos des renoncements

Et quand la clarté s’invite, aveuglante

L’indicible me traverse comme le ciel et le souvenir.

Je deviens vaste presque transparente

Prête à porter ce qui ne peut s’écrire

Alors laissant le brouillard, à mes côtés, s’asseoir

Dans l’accueil sans chercher au delà de ses confins

Je lui glisse dans un murmure : « Tu peux rester ce soir

Demain, rappelle-toi que je trace mon chemin ».