Créé le: 15.08.2025
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Le Sac de sport
Le Sac de sport
Piécette avec narratrice sur les affres de la vie dodue.
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La narratrice, présente sur scène aux côtés des personnages, décrit ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas.
NARRATRICE
Ghislaine Poupillard se réveillait aux côtés de Manu Branco de son vrai nom Manuel Branco. Ces précisions n’importent que dans la mesure où cet homme moyen était marié à cette femme moyenne et qu’à la mairie, il y a quinze ans, ils avaient décidé de garder leurs noms de jeune fille et de jeune homme pour signifier leurs indépendances. De cette jeunesse aujourd’hui ne subsistait que cela, non qu’ils étaient vieux, mais qu’ils avaient déjà pris le pli de la vie conjugale.
Chaque matin, ils se réveillaient aux premiers accords de ”Good Day, Sunshine” à cause du téléphone intelligent programmé pour exécuter à la sulfateuse leurs moindres désirs. Avaient-ils envie dans la journée d’écouter d’autres morceaux des Beatles ? Jamais de la vie! Ils émergeaient du sommeil avec des airs de tarte et de tourte. ”J’ai fait un drôle de rêve” annonça Ghislaine, comme une couleur.
MANU
Mmh…
GHISLAINE
J’ai rêvé qu’un bon génie était venu et avait exaucé tous mes voeux.
NARRATRICE
Manu se tourna vers elle comme un pneu dans la neige.
MANU
Quoi, comme voeux ?
GHISLAINE
Je ne me souviens plus, mais c’était bien !
NARRATRICE
Et puis, les pantoufles, et puis le café, les biscottes, la douche, le dentifrice. Et puis ”On mange quoi ce soir ?” et puis le manteau, le palier, etc.
***
NARRATRICE
Ghislaine travaillait aux archives communales. Elle gardait son poste quoique tous les documents aient été numérisés et qu’ils fussent accessibles en ligne à quiconque était né et avait un nom. Manu était peintre, il faisait des monochromes à la maison.
Voilà pour le cadre. Le tableau, aujourd’hui, c’était indéniablement cette question lancinante et caressante, hantant Ghislaine: ce bon génie, cette nuit, ce rêve… ”Tous vos désirs exaucés, Madame…” Un sentiment de plénitude l’habitait.
En poussant la porte de son bureau, elle butta contre un sac de sport posé par terre.
GHISLAINE
Oups ! C’est quoi ?
NARRATRICE
…demanda-t-elle à Sylvie, son assistante.
SYLVIE
J’sais pas. Bonjour quand même !
GHISLAINE
Bonjour… C’est à toi ?
SYLVIE
Non. Il était là quand j’suis arrivée ce matin… à l’heure !
NARRATRICE
Sylvie était une femme ronde, jeune et célibataire. Si elle vivait seule c’était à cause de sa manie irritante de faire continuellement des blagues. La drôlerie était chez elle un prurit et Ghislaine, le soir en rentrant chez elle, se sentait si fourbue qu’elle avait l’impression de mériter son salaire.
Elle empoigna le sac de sport et le posa sur son bureau. Là, elle découvrit une enveloppe sur laquelle était inscrit son nom. Elle la décacheta, y trouva une clé.
GHISLAINE
Tiens !
SYLVIE
Si c’est une bombe, elle est de mauvais goût !
NARRATRICE
Ghislaine introduisit la petite clé dans le cadenas qui sauta. Elle ouvrit la fermeture-éclair du sac. Une brèche, juste une brèche, par laquelle elle entraperçut un amas de billets de banque. Une énorme quantité d’argent ! Zip, fermeture-éclair. Son coeur palpitait. Elle fourra le sac de sport à ses pieds et, sous le choc, formulait derechef un mensonge:
GHISLAINE
Mes affaires de sport… Où avais-je la tête !
SYLVIE
Ah ben oui… évidemment…
GHISLAINE
Quoi, ”évidemment”… ?
NARRATRICE
Sylvie jaugea Ghislaine.
SYLVIE
Un sac de sport… Des affaires de sport… ”Où avais-tu la tête”…
GHISLAINE
Ben ouais !
NARRATRICE
Ghislaine, toute rouge, entendait son coeur lui taper dans les tempes. Elle feignit de travailler pendant dix longues minutes mais n’y tint plus. A un ”J’te jure, y’a des baffes qui s’perdent !” que sa collègue assénait à l’écran d’ordinateur, elle se leva, saisit le sac et sortit. ”Je reviens” fut sa seule parole, qui laissa Sylvie sans voix.
***
NARRATRICE
Il n’était pas neuf heures et Ghislaine prenait le métro du retour.
***
NARRATRICE
En rentrant chez eux, elle trouva Manu en salopette. Avec son rouleau de diffusion, il se tenait pétrifié devant un ”gris-parking” de quatre mètres sur cinq. Il avait l’air inquiet, n’était qu’à sa première bière.
MANU
Qu’est-ce qu’il y a ?
GHISLAINE
J’ai trouvé ça, ce matin au bureau…
MANU
C’est quoi ?
GHISLAINE
Un sac de sport… Il est bourré d’fric !
MANU
Comment ça ”bourré d’fric” ?
NARRATRICE
Après avoir compté l’argent en silence, chacun de son côté, ils avaient inscrit le chiffre sur deux petits billets séparés, pour être bien sûrs du total: trois millions, au centime près ! Manu était blanc comme un mur passé à la chaux:
MANU
Ouais… faudrait rendre ça à la police.
GHISLAINE
A la police ?!
MANU
Ouais, moi j’dis…
GHISLAINE
T’es fou ?!
MANU
Ouais… J’aime pas trop ça !
NARRATRICE
”Ging, gong !” Ils sursautèrent. Jamais personne ne leur rendait visite ! Impossible de ne pas mettre en lien cette intrusion avec l’argent ! Ghislaine prit son courage à deux mains.
Elle ouvrit la porte et se retrouva devant un homme très avenant. Un sorte de star de cinéma des années cinquante. L’expression, le costume, la coiffure, tout parfait. Le talent devait suivre naturellement. Cependant, l’inconnu tressaillait. Pas comme un cinglé, non ! Comme un poète sérieux, c’est à dire à ses heures. Bien timbrée, sa voix grave exprimait une faille sublime: l’amour ! Oui, l’amour, un amour éperdu et contenu. A cette supplique qu’il lui adressait, Ghislaine le comprit:
GRAMOND
Madame ! Je n’ai jamais rien vécu pareil ! Il faut que vous croyiez… Je vous conjure de me pardonner… Il faut que je vous revoie. Ce n’est pas mon style… Je suis marié… et…
GHISLAINE
Qui êtes-vous ?
GRAMOND
Mon nom ne vous dira rien et c’est complètement secondaire. Je m’appelle Martin Gramond. Je… je suis tombé amoureux de vous… Tout à l’heure, je vous ai aperçue dans la rue… Voici ma carte… Non… Je n’ai pas de carte…. Si ! La voici…
GHISLAINE
Le sac de sport, c’était vous ?
GRAMOND
Le sac de sport ?! Quel sac de sport ?
GHISLAINE
Excusez-moi…
GRAMOND
Ecoutez ! Demain ! Cet après-midi ? A quatorze heures ! Je serai au parc Vallotton. Devant la fontaine. Je serais le plus heureux des hommes si…
NARRATRICE
Ghislaine refermait la porte au nez de cette apparition choquante qui disait encore ”… je suis architecte… je bâtirai pour vous…” Sblam.
Notre pauvre archiviste, le front bombé par l’émoi, s’appuya contre l’embrasure. Ses cheveux bouclaient. Cahin-caha, elle retourna vers l’intérieur. Devant Manu qui s’enquérait, elle mentit négligemment (”Le concierge, les fusibles…”), tant était secondaire le mensonge. Sur son visage grondait un océan de plénitude. Elle foudroya son mari du regard.
GHISLAINE
Manu… Cette nuit… Mon rêve…
MANU
Oui…
GHISLAINE
Le bon génie… Tu te souviens ?
MANU
Oui ?
GHISLAINE
Il m’a exaucée…
NARRATRICE
Silence. Ce n’était pas qu’il n’y avait rien à dire, c’était que le sac de sport était bien là. Et pour Ghislaine le merveilleux était double et étant double, il était confirmé. Car oui, elle s’en souvenait maintenant avec certitude, au magicien elle avait demandé la fortune et l’amour !
MANU
C’est peut-être des faux billets !
NARRATRICE
D’abord un ”Impossible…” du front puis ensuite du regard quand elle leva les yeux, parole doublée de la lumière d’une révélation sublime: ”Impossible !” Parole répondant à l’amour qu’elle venait de recueillir, qui donc devait être pur puisqu’il était contingent au trois millions ! Mais elle ne révélait à Manu que la part sonnante et trébuchante du miracle, bien entendu ! La réalisation de ses rêves les plus fous ! La foi vécue, l’assomption de la foi puisque dorénavant, elle n’aurait même plus à croire.
Ghislaine dévisageait Manu qui replaçait les liasses de papiers-banque dans le sac. Quand il était content, son nez se retroussait et c’est alors qu’elle l’avait toujours trouvé le plus charmant.
MANU
Ecoute, ben… chouette ! Chouette, vraiment chouette !
NARRATRICE
Telle était la réaction de celui qui comme bon nombre d’entre nous était habitué à ce que tout fonctionne, y compris des choses incompréhensibles comme le wifi.
Qu’allait devenir Manu, dès lors qu’elle, de son côté, allait cueillir le grand amour ? Tout se passait si rapidement, si facilement ! Elle ne voulait pas lui faire de peine, d’autant qu’elle ne l’avait jamais trompé, n’avait jamais menti sur ces affaires de coeur, pourtant éteintes chez elle depuis des ans. Mais entre la maison et la cathédrale, même bibliquement, il est demandé de choisir le monument. Ils rangèrent le sac de sport dans l’armoire à balais.
Elle lui lèguerait la moitié de sa fortune. L’intégralité même, car l’argent, qu’est-ce que c’est que l’argent à côté de l’amour… Elle se ravisa: peut-être pas tout quand même. Mais du fond du coeur, elle lui souhaitait de devenir un grand peintre, d’avoir ses toiles exposées aux Uffizi, au Louvre, au Moma. Qu’il soit heureux lui aussi, il le méritait bien et elle l’aimait beaucoup ! Mais enfin ce Martin… Comment s’appelait-il déjà ? Elle retrouva sa carte de visite et lut au creux de sa main: Martin Gramond, architecte. Il avait promis de lui bâtir… une cathédrale, sans doute.
***
NARRATRICE
Le parc Vallotton, ainsi que la vie était un endimanchement. L’herbe que foulait Ghislaine, en accord avec le coeur, l’âme, le monde était, devinez quoi ? Verte ! Une révélation aussi foudroyante que celle du mot ”bonheur”. Elle avait choisi une robe courante, à la hâte. Sans maquillage, sans fard, cheveux au vent et tennis aux pieds, elle s’approchait de Martin Gramond, assis là-bas, sur le parapet de la fontaine. Il parlait à une autre femme.
Etonnant, pour un amoureux de roucouler ailleurs avec tant d’ardeur… Car il s’adressait avec transport à cette inconnue dont les épaules soutenaient une robe légère. Pas grave… Ghislaine arriva tout sourire et, contournant la personne, fut si médusée qu’elle en oublia de s’arrêter. Bam ! Elle tapa un arbre, problème psycho-moteur.
Martin Gramond parlait à… Ghislaine Poupillard. Une autre Ghislaine Poupillard !
Le premier mouvement de notre archiviste fut de se retrancher derrière l’arbre, bien inutilement puisqu’ils ne la regardaient pas, ne la voyaient pas. De là, elle épiait les coeurs émoustillés, tout emplis de printemps. De son charmant ”Cary Grant”, n’en parlons plus, il était aux fraises, complètement hypnotisé par l’autre. Mais quelle Ghislaine Poupillard que celle-là ! Une fine fleur d’elle-même ! Une double dont l’élégance était à la sienne ce que la cuisine moléculaire est à la purée de pomme de terre.
GHISLAINE BIS
Ne portons-nous pas nos noms ainsi que nos visages pour finir par leur ressembler ? Voyez et entendez ”Grace Kelly”… Le diadème ne lui était-il pas prédestinée ?
NARRATRICE
Le mystère du charme de celle-là, ne relevait pas juste de ses lunettes noires à monture fine, de son parfum capiteux qui emplissait le parc, ni même de sa beauté astrale puisque traits pour traits, ils étaient les siens. Non, l’envoûtement qu’exerçait cette Ghislaine premium procédait d’un feu intérieur.
BON GÉNIE
Psssst !
NARRATRICE
Le bon génie apparut derrière Ghislaine. Elle sursauta, le reconnut à son bouc et à sa chemise motifs canard qui lui moulait la brioche. Déjà dans son rêve, elle s’était dit qu’il ressemblait à un concessionnaire automobile.
BON GÉNIE
Alors… heureuse ?
GHISLAINE
C’est vous !?
BON GÉNIE
Pour vous servir !
GHISLAINE
Qu’est-ce que c’est que ce binz ?
BON GÉNIE
J’espère vous avoir comblée !
GHISLAINE
Oui, c’est très aimable. Mais qu’est-ce que c’est que ça…
NARRATRICE
Elle désignait d’un geste condescendant cette double ”minaudante” dont la force était pourtant sobre, la beauté rare et l’esprit fin.
BON GÉNIE
Comment ça ? Votre troisième souhait, bien sûr ! La gloire !
NARRATRICE
Ghislaine se rappela en effet la dernière phalange de cette main à trois doigts par laquelle de tout temps, on a cru pouvoir s’accaparer le bonheur.
GHISLAINE
La richesse, l’amour et la gloire… Juste ! Mais pourquoi cette autre femme, pourquoi pas moi ?
BON GÉNIE
Ah pardon ! Il s’agit bien de vous ! Regardez !
GHISLAINE
Arrêtez vos conneries, vous qui avez tous les pouvoirs !
BON GÉNIE
J’ai effectivement tous les pouvoirs, hormis celui de défaire ce que l’on m’a demandé.
GHISLAINE
Mais je ne vous ai jamais demandé ça !
BON GÉNIE
Si !
GHISLAINE
J’ai demandé la richesse, l’amour et la gloire pour moi ! C’était pourtant pas compliqué !
BON GÉNIE
Non, effectivement, c’est même tout à fait commun. Depuis des siècles et des siècles, on ne me demande que cela.
GHISLAINE
Ben alors…
BON GÉNIE
Pour la richesse, il faut un sac; pour l’amour, un amant. Mais pour la gloire, c’est une autre paire de manches… Il y faut une oeuvre…
GHISLAINE
Comment ça ”une oeuvre” ?! Vous vous foutez de moi ??!
BON GÉNIE
Ah pardon ! Une archiviste ne devient pas glorieuse du jour au lendemain.
GHISLAINE
Et pourquoi pas ?!! Une archiviste, ça peut très bien… sauver des poupons du feu !
BON GÉNIE
Pas de poupons qui tiennent ! Ce n’est pas la gloriole que vous demandiez mais la gloire ! Je me recommande: le sens des mots, Madame ! Sans eux, nous ne sommes que de vulgaires plantes en pot errant futilement dans l’espace.
GHISLAINE
Ouais ! Des phrases ! C’est juste Monsieur ”J’Peux-Tout” qui n’y arrive pas ! C’est pas grave d’être limité… Faut juste assumer !
BON GÉNIE
Limité ? Je ne trouve pas…
NARRATRICE
Et il indiquait la nuée de quidams qui abordaient la very important woman pour demander autographes et selfies.
GHISLAINE
J’ai réussi dans quoi ?
BON GÉNIE
La poésie.
NARRATRICE
Le génie invita ensuite la vilaine à monter dans un attelage tiré par quatre chevaux gris qui arrivait devant eux. A la vue du cocher à la mine patibulaire, Ghislaine ne se fit pas d’illusion. La destination devait être l’enfer ou quelque chose comme ça puisque, supposait-elle laconiquement, « tout se paie, n’est-ce pas ? »
BON GÉNIE
Pour qui me prenez-vous ? Non, vous irez en salle d’attente.
GHISLAINE
Attente de quoi ?
BON GÉNIE
(indiquant l’autre Ghislaine) Votre décès. Ne vous inquiétez pas ! Vous aurez toutes les commodités ! Et puis votre coeur généreux vous oblige autant qu’il vous sauve ! Vous ne serez pas seule !
NARRATRICE
Il aida Ghislaine à monter, moins par courtoisie que parce qu’il avait d’autres chats à fouetter. Un coup de cravache et la carriole s’ébranla.
Dans la pénombre lézardée d’éclairs, Ghislaine se dirigea vers l’avant de la sinistre diligence bondée de gens comblés. Elle aperçut une nuque qu’elle reconnut, celle de Manu. Il était devenu, selon son souhait, un grand peintre. Et comme ses monochromes n’y avaient pas suffi, il avait lui aussi son double maestoso qui se pavanait quelque part. Ils se prirent par la main.
***
NARRATRICE
« Good Day, Sunshine », les premiers accords de la chanson se faisaient entendre. Manu et Ghislaine se réveillaient dans leur lit. Un rêve ?! Comme dans les mauvais films ! Ils étaient tout à fait soulagés de n’avoir fait qu’un mauvais rêve… Curieux cependant qu’ils l’aient fait ensemble ! En voilà, une belle preuve de complicité ! Ils se donnèrent un bec puis n’y pensèrent plus.
Ils étaient déjà à tapoter sur leurs phones qui les abreuvaient de toutes sortes d’informations utiles, inutiles, belles, laides. Ils eurent tout, immédiatement tout par la voie impénétrable de cet autre bon génie, le wifi, mais – soyons honnêtes – n’en tirèrent pas plus de profit. Leurs désirs étaient des ordres exécutés à la sulfateuse.
Puis, pantoufles, café, biscottes, dentifrice et cetera. Pour le souper, ils feraient une quiche, ouvriraient un Sauternes. C’était pour mettre la bouteille au frigo que Manu accéda à l’armoire à balais (par sa fraîcheur, le réduit faisait également office de cave à vins).
Il tomba sur le sac de sport contenant les 3 millions, à l’endroit où ils l’avaient placé ce matin. Horreur, stupeur ou bonheur ? Sur le moment, ils ne surent de quel côté s’émouvoir.
Manu saisit Ghislaine par la main.
MANU
On s’casse!
NARRATRICE
Pour la première fois de sa vie, la peur languide du peintre avait été bonne conseillère: ils laissèrent tout là, fric et phones, et dans leur grand dénuement moral, devant l’océan de temps libre qui leur restait, comprirent que seul l’amour, partout et toujours, envers et contre toute magie, seul l’amour ne tenait qu’à eux. Dans la forêt où ils se cachèrent, leur vie devint une éternité. Pas la longue. Celle qui emplit chaque instant.
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