Créé le: 24.03.2025
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La dernière déesse
Parfois un film n'est pas simplement un film. C'est une histoire qui entre en résonance avec quelque chose en nous. C'est inattendu, un cadeau. Il faut en faire quelque chose pour garder ce moment.
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A la manière d’André Birse, je partage avec vous ce qui me touche d’une célébrité qui a marqué son temps et le mien. Je vous livre un film qui fait ressurgir ce que je n’attendais pas. Je viens de voir Maria, l’histoire des derniers jours de la Callas. C’est comme de réduire son fabuleux destin à sa mort pour la ramener à notre niveau mortel.
Première erreur. Elle était immortelle. Le film m’a un peu ennuyé, je l’avoue. Puis des dialogues superbes donnent vie à ces relations d’un autre temps. On aimerait vouloir s’arrêter quelquefois pour s’immiscer davantage dans la vibration du moment, prendre la mesure de ce qui se passe entre deux êtres qui se révèlent en si peu de mots. L’esprit qui habite cette grande dame doit avoir vécu dix mille vies antérieures. Ni Kennedy, ni Onassis ne lui arrivent à la cheville. Sa voix l’abandonne et Onassis aussi. Il n’y aura plus personne dans son entourage hormis ses fidèles domestiques et ses chiens.
Pasolini qui lui a confié le rôle de Médée – immortelle par son origine divine – dit d’elle « Je crois que dans l’âme de Maria Callas, il y a des archétypes dont seulement Jung peut parler ». C’est une vraie cariatide qui a porté l’opéra. Elle incarne des siècles de tragédie grecque d’un peuple qui, déjà dans l’Antiquité, avait matérialisé les passions humaines sur des scènes de théâtre, dans de longues épopées et dans la mythologie. Rien n’est plus important pour les grecs que les sentiments humains. D’ailleurs, existent-ils des sentiments inhumains?
Les rares moments où le film effleure l’âme grecque, notamment dans les scènes avec Onassis, on sent toute la densité de l’histoire d’une culture. Chaque mot est habité du paysage aride qui domine la mer Egée. Rien n’est anodin. La Callas n’est pas une diva. C’est une déesse de l’antiquité. Elle fait partie du Panthéon. J’aurai aimé qu’une puissante cantatrice ombrageuse joue ce rôle. Médée peut-être?
Un clin d’oeil cynique du Destin dans le générique final: l’actrice qui joue, de dos, la brève apparition de Maryline Monroe, également une figure mythique, n’est autre que Sue Ellen Kennedy...
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