Créé le: 14.09.2017
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Je dis M !
Plongée dans son Paris, nymphe des temps modernes, elle a tout quitté pour amorcer son envolée musicale. Lilou, trentenaire aventurière encrée dans son époque, fille spirituelle assumée de Carrie Bradshaw et Bridget Jones, avance au gré de ses expériences et les signes que la vie pose sur le devant de ses bouts.
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Les rues de Montmartre sont douces et sereines au printemps, j’aime donner rendez-vous à mes amis dans le quartier, juste pour flâner et imaginer les aventures des mythes artistiques ayant traversés ces rues, aujourd’hui c’est Gainbourg et Vian. Je me laisse aller à imaginer leur rencontre, la folie de surenchères créatives, musicales et alcooliques de cette nuit-là, peut-être même que je foule les pavés sur lesquels ils se sont allongés profondément éméchés pour stopper un taxi, afin de rentrer retrouver un piano et de composer « je bois ». Je passe rue d’Orchampt, où trône tout au fond, l’hôtel particulier style 1900 de Dalida, car on y trouve un petit raccourci qui m’emmènera directement à ma destination. Les façades sont d’un côté haussmanniennes, majestueuses, cossues, de l’autre côté ce sont des ateliers d’artistes aux grandes verrières qui s’enchaînent ornées de lierre et de fleurs pour certaines. Elles dégagent tout le paradoxe de la bourgeoisie et de la vie de Bohême d’une époque révolue. La rue est aujourd’hui investie de la génération Bobo mais elle n’en perd pas moins sont authenticité. Un moineau fredonne à mon oreille et me rappelle l’air de « Rues de mon Paris » rarissime duo que Serges Gainsbourg partagea avec Dalida dans le film “L’Inconnue de Hong-Kong”.
Je voudrais ralentir le pas, continuer de flâner, laisser mon cœur se répandre et se mélanger à l’ambiance presque magique qui émane de ces rues. Mais Blandine m’attend au Virage Lepic, petite adresse gastronomique et typique de la rue Lepic, que je conseille à toute personne ayant envie de se plonger dans l’atmosphère du « vrai Paris ». Enfin c’est ce qu’on aime dire quand on est du quartier !
Blandine et moi somme arrivées à Paris pratiquement le même jour, et notre rencontre lors d’un entretien d’embauche était pour nous deux le meilleur départ, dans cette nouvelle vie, que l’on puisse avoir. Blandine est de ces beautés graciles et froides au premier abord, comme Grace Kelly avec toute la modernité d’une jeune femme aujourd’hui. Elle est à la fois fragile et déterminée, on partage la même folie positive et cette soif de dévorer la vie, ce qui nous vaudra des instants uniques et des fous rires inoubliables. On affrontera le pire comme le meilleur mais toujours victorieuses et fières de surmonter notre challenge commun, se faire une vie à Paris.
Elle est ma plus grande amie depuis et partage toutes mes aventures, mes petites victoires, mes déboires, mes états d’âmes artistiques d’auteur, compositeur en devenir… ou pas. Oui ! Je suis là pour la musique, pour l’écriture, pour chanter, pour me trouver. Je viens du sud, d’un petit village dans le var, du nom de Saint Cyr sur Mer, c‘est mon Paradis, 2 km de plages où le littoral est encore protégé, verdoyant, la lumière et les couchés de soleil y sont uniques. J’y menais un vie méditerranéenne, simple et heureuse, proche de ma famille et de mes amis avec un job correct pour un journal gratuit qui ne diffuse plus aujourd’hui, un petit appartement en bord de mer, les sorties et les fêtes sudistes (Marseille, Aix en Provence, Saint Tropez), parfait pour certains. Oui mais voilà, je suis une créative qui au fond a toujours désiré une vie citadine, une carrière d’auteur et des aventures uniques, je suis un électron libre qui a soif de se mettre en danger, de s’exprimer, d’explorer, de rencontrer, de construire ses projets, la musique, l’écriture, le chant.
Aujourd’hui J’habite donc fièrement mon premier petit 24 mètres carrés, 5ème étage sans ascenseur mais plein phare sur le sacré cœur à Montmartre, quartier dont j’étais littéralement tombée amoureuse quelques années plus tôt, lors d’un séjour pour le tournage épique de mon tout premier clip, une chanson « cul la fraise » comme j’aime à le dire qui n’eut qu’un succès mitigé sur la grande toile. Trentenaire célibataire, ambitieuse, naïve, bourrée d’idées, de rêves et de créativités, j’enchaine les cours de chant, les écrits de textes en tous genres et je bosse pour une célèbre boite « jaune » pour laquelle je vends de la pub sur ses pages. Job que j’appelle mon abreuvoir alimentaire. Un grand cliché à moi toute seule que je cajole comme un rêve réalisé.
Après quelques analyses objectives, la mise en place des perspectives de notre petit monde en construction et bien sûr la dégustation de copieuses assiettes mixtes de charcuterie fromage, je rejoignais, avec Blandine, mon guitariste Vincent, dans un établissement de Châtelet, quartier tout aussi typique, dans lequel j’avais fait un concert quelques jours plus tôt.
J’aime à dire que je crois aux signes et qu’ils me guident souvent dans la bonne direction, ils posent également sur mon chemin de belles rencontres, Vincent en fait partie. Lors de mon arrivée sur Paris mes relations se limitaient à deux ou trois copains, à l’époque plus intéressés par quelques atouts physiques délicatement offerts par L’ADN que par mon intellect ou mon humour légendaire ! J’ai donc lancé un SOS sur un célèbre réseau social afin de trouver, pour commencer, un bon coach vocal qui devint très vite une aventure de quelques mois. Quelle ironie ! Sébastien était un chanteur classique, imprégné de tout le lyrisme de son personnage, fier, toujours impeccablement stylé, une sorte de dandy chic et rigide issu d’une famille très 16 ème !
C’était le seul saltimbanque de sa famille, se sont ses mots, il cachait derrière ce semblant de parfait un ego aussi grand et imposant que le 200 m2 de ses parents ainsi qu’une frustration musicale difficilement décelable, il aurait voulu être un chanteur rock, avoir la voix de Bon Scott et le charisme de Mick Jagger. Son côté rebelle refoulé, son sourire ravageur, sa culture musicale et sa façon quelque peu autoritaire de diriger son cours eurent raison de mes hormones. Nous avons donc entamé une relation et son autorité sexy s’est très vite transformée en régime dictatorial étouffant. Il essaya même d’effacer mon style bobo chic rock pour un style Bimbo Pouf en talons à semelles rouges. Il pensait que me présenter à ses parents me convaincrait d’amorcer la transformation et m’interdit aussi de fumer mes tant aimées cigarettes devant lui, et là bien sûr j’ai lâchement fuit en feignant d’avoir des problèmes de réseaux la semaine qui suivit, en lui expliquant pour finir que je ne me sentais pas prête pour le grand saut de la relation durable ! Je crois que j’entends encore son égo me hurler du 16ème à Montmartre : « Tu ne vas pas t’en sortir comme ça ! Tu sais qui je suis ! »Il n’en demeure pas moins, que grâce à lui, je rencontrais Vincent qu’il m’avait présenté au début de notre courte et légère idylle pour élargir mes relations musicales. Vincent est un excellent pianiste et guitariste, un battant sorti du conservatoire qui n’a de cesse de trouver de nouveaux projets. Auteur compositeur également, il multiplie les collaborations qui l’emballent pour avancer et faire connaitre son talent. C’est un garçon d’apparence réservée, empreint d’une bonté marquée sur son visage, amoureux de la musique et de la nature humaine. C’est pourquoi j’étais flattée et touchée lorsqu’il me proposa de travailler avec lui après l’écoute de quelques morceaux envoyés par mail. Il devint donc mon guitariste et un bon ami.
Arrivés à Chatelet, Vincent, Blandine et moi nous installons sur une grande terrasse aux couleurs rouge et blanche, aux tables basses en bois, assorties au parquet d’extérieur. L’endroit rassemble à la fois l’atmosphère des terrasses parisiennes et les couleurs de la Suisse, c’est d’ailleurs la nationalité des propriétaires. Passionnés de musique, on trouve chez eux tous ce qui peut ravir les petits comme les grands amateurs. Un piano à queue trône dans la grande salle sur un tapis persan, sur lequel se vautre gentiment un adorable bulldog au collier à clous, il est lui-même entouré de guitares électriques mythiques posées sur leurs socles (Stratocaster signée par Keith Richards, une Jazzmaster, Gipson signée par Jimmy Page…). Un vieux jukefox sur lequel on trouve les vieux standards rock des années 70 est installé à côté du comptoir imposant en acajou travaillé qui accentue le côté roots de la pièce. Nous buvons nos verres de vins rouge (Bordeaux) nonchalamment sur fond d’Alabama Shakes (Don’t Wanna Fight), l’instant était parfait, empreint de quiétude, simple et tellement parisien. Une seule ombre vient insidieusement se glisser dans notre oasis rok’n roll… Mon ex débarque fièrement avec sa gueule d’ange psychopathe et son regard cynique qui ne m’envoie qu’un seul et unique message : « J’te lâcherai pas ma belle ! » Stress ? Non. Peur ? Non. Lassitude ? Oui ! Agacement ? Oui, Oui, Oui et Oui ! Explication rapide pour relation éclair qui ne marqua que lui.
Je feins l’indifférence, plante mon regard le plus loin possible de sa position et arbore un sourire que j’imagine d’un naturel sans faille. Blandine remarque sa présence et me lance amusée : « il a piraté ton calendrier Google ! »
Il se dirige à l’opposé de notre table pour rejoindre quelques inconnues faisant certainement partie de ses faire-valoir, je remarque d’ailleurs que leur classe n’a d’égale que les nageuses de Malibu. Ce qui bien sûr me soulage et me laisse à ma guise profiter de cette sereine soirée printanière.
Nous reprenons nos discussions passionnées et enjouées, prochains concerts, prochains textes, prochaines chansons, prochaines répétitions. On s’amuse aussi des autres, des passants, petites moqueries vestimentaires destinées au fond à nous rassurer sur nos allures imparfaites. Toutes nos inspirations du moment s’envolent comme des prières concrètes acheminées de travail et de la légèreté des 13% d’alcool de cet excellent Bordeaux.
Passe et repasse devant nous l’éternel vendeur de rose, qui tente, à chaque table, de refourguer son bouquet tout entier. Et c’est là qu’il fonce droit sur moi, déterminé, le sourire confiant, armé d’une rose rouge extraite de son bouquet qui ne diminue jamais. Agacée, je prépare déjà ma réplique, alors qu’il me cloue le bec en me donnant sa rose accompagnée d’un simple : « de la part du monsieur là-bas ! ». Je reste sans voix, Sébastien me lance de loin un clin d’œil ridicule que j’aurai pu qualifier de ravageur si je ne le connaissais pas. Blandine glousse dans le coin de sa veste et Vincent affiche un large sourire narquois qui décrit toute la ringardise du geste. Il ne me lâchera donc pas !
Afin de passer rapidement à autre chose, je lève mon verre dans sa direction, lui jette un regard distant accompagné d’un hochement de tête condescendant, dégageant un formel « merci ! » Après tout j’avais un guitariste et un nouvel ami grâce à lui, je lui devais donc bien ce petit geste cordial !
Le cours de la soirée peut reprendre, nous repartons dans nos délires musicaux et amicaux et nos observations, objectives bien sûr, sur le monde qui nous entoure. C’est alors que mon regard se décale de quelques centimètres et je distingue sur le trottoir, dans le prolongement de la terrasse, un groupe de personnes. Je ne les connais pas, mais leurs allures, leurs silhouettes, la coiffure ébouriffée et la démarche de l’un d’entre eux ne me sont pas inconnues. Je les regarde s’approcher, ils ont l’air heureux, festifs, ils rient, je ne peux m’empêcher de les suivre du regard. Blandine me tapote l’épaule frénétiquement et je n’ai pas besoin de lui demander pour comprendre.
« C’est !!! » « Oui c’est Mathieu Chedid avec son père !!! »
Comment vous dire… A cette période j’écoute ses albums en boucle dont le dernier Mister Mystère, j’ai aussi récupéré un live de Machistador à la cigale que je connais par cœur. J’aime son écriture, sa musicalité, son énergie scénique, sa créativité, la folie douce et brulante qu’il dégage, faire sonner le français, lui, il le fait ! « Je dis aime » résonne comme une évidence à cet instant. Combien de chances avions nous de le croiser ?
Je reste prostrée, muette, il est là et je suis paralysée. Je voudrais l’aborder, lui parler, lui expliquer : « j’écris moi aussi », je voudrais lui crier : « je crois que j’ai du talent ! Enfin j’espère », lui hurler que mon souhait le plus dingue est de bosser avec lui !!! Mais comment sans le déranger, sans passer pour mièvre, sans être une de plus qui vient s’ajouter à la longue liste des propositions de lectures barbantes ? A cet instant, je ne me sens pas groupie mais ambitieuse, dans la ville du tout est possible, là où je sais que l’on ne m’attend pas mais où j’ai tout à prouver. Je voudrais lui faire partager mes folies textuelles, lui faire découvrir mes trouvailles farfelues, mon regard sur la vie, quelquefois cynique ou trop romantique, avoir simplement son avis.
Vincent se lève tout à coup, me prend par la main et m’attire vers lui : « Ils vont au restau qui fait l’angle, suis moi, je connais son guitariste ! »
Je récupère la rose, ma veste en cuir et nous voilà partis tous les trois dans leur direction. Une fois devant le restaurant, une grande brasserie typiquement parisienne qui met en vitrine sa grande salle couverte de tapis et tapisseries bordeaux ainsi que ses murs ornés de moulures haussmanniennes et ses tables en bois épaisses recouvertes de nappes en velours vert. Nous nous retrouvons tous réunis devant la porte principale. M est accompagné de son père et ses musiciens, sa chérie, certainement ses sœurs et son frère, mais je ne les reconnais pas sur le moment bien que j’admire leur talent tout autant. L’ambiance est sereinement festive. Son père vient de faire un concert au Théâtre Musical de Paris à Chatelet, ils ont l’air de se réjouir de cette agréable soirée, ça a dû être une réussite. Vincent salue d’une franche poignée de main l’un de ses musiciens et bavarde quelques instants avec lui, conversation de deux potes «musicos » se retrouvant au hasard d’une sortie et se racontant les derniers plans, pendant que Blandine me donne un petit coup d’épaule qui me propulse, gracieusement, tout droit face à Mathieu Chedid. Malgré mes 10 cm de talons qui font que je le dépasse d’une tête, mon T-shirt siglé rock fluide flanqué d’un dos nu assassin, mon jeans slim artistiquement vieilli et troué qui auraient dû me donner l’attrait et l’assurance de Marianne Faithfull quand elle a rencontré Jagger. Je me sens aussi maladroite, potiche et ridiculement éléphantesque que je l’étais en regardant la démonstration des grandes lors de mon premier cours de danse classique à l’âge de 7 ans.
Moi : « Bonsoir… »
Silence… Regard…
Moi : « Il faut que je vous dise… » Silence… Regard… « Je suis amoureuse de vous musicalement ! »
Lui accompagné d’un sourire amusé et malgré tout gentil : « Musicalement seulement ? »
Moi : « Heu… oui d’ailleurs je vous offre cette rose qu’on vient de m’offrir ! »
Lui gêné : « Merci… Bonne soirée ».
Il ouvre la porte du restaurant, se retourne, m’offre un grand sourire désolé et disparait aussi rapidement qu’un songe furtif me laissant plantée là face à mon impitoyable réalité.
Mais qu’est ce qui m’a pris ! Une groupie ! Il a dû me prendre pour une groupie ! Tout ce à quoi je ne voulais pas ressembler. Mièvre, débile, grotesque, blonde, pétasse, écervelée, gourde, ridicule, fan à deux balles …Haaaaaa ! Je venais de gâcher la rencontre professionnelle la plus importante que j’ai faite depuis mon arrivée.
Après avoir rongé mon frein toute la fin de soirée auprès de mes compagnons de ce grand moment de solitude, qui tentaient péniblement de me consoler, nous sommes tous rentrés chacun chez soi, où je terminais ma nuit à ruminer mon idiotie, à cauchemarder ma paralysie et à tenter de récupérer le peu de neurones sensés qu’il me restait pour reprendre un semblant de confiance.
Quelques jours plus tard, nous avions rendez-vous, Vincent et moi, dans le département du 92 pour participer à une émission appelée « come-back », pour une radio locale investie dans la promotion des nouveaux talents.
Nous devions y parler de notre prochain concert dans une salle du 20ème arrondissement, le Café de Paris. Vincent avait organisé cet évènement, nous étions trois chanteuses programmées. Il m’accompagnait sur mes titres, c’était une très belle occasion pour moi de présenter mon personnage, mes textes et me mettre enfin en danger sur scène. J’en avais déjà fait quelques-unes en arrivant sur Paris mais celle-ci je la trouvais différente. J’avais hâte et j’étais fier de chanter dans un tel endroit, là même où Edith Piaf chantait à ses débuts. Cette salle transpirait d’histoires, de fantômes, on aurait pu entendre les notes de musique flotter autour des vieilles tables de bistrot et contre le mur recouvert d’une vieille tapisserie à fleurs d’époque, les verres claquer entre eux à la santé de la môme Piaf qui éclabousse pour la première fois le tout Paris de son immense talent, les rires des gens qui exultent de cette soirée folle avec l’inconscience de vivre des instants qui seraient un jour gravés dans l’histoire. L’émission se passe dans un local aménagé en studio radio, nous sommes chaleureusement accueillis par l’équipe. Le présentateur principal, Laurent, et ses chroniqueurs Vanessa et Renaud nous en expliquent le déroulement. Nous sommes le fil rouge de l’émission, plusieurs chroniques défileront au fur et à mesure en même temps que des questions nous seront posées sur le thème de ces chroniques. Nous serons ensuite soumis à une interview tournée vers notre projet musical et les concerts à venir. S’en suivra un petit quizz musical pour terminer l’émission sur une note joueuse. Nous voilà donc installés autour de la table ronde centrale, équipés de nos casques, face à nos micros. Laurent lance le début de l’émission par un jingle qui nous en dit déjà long sur le côté vintage du quizz à venir.
Les chroniques s’enchainent entrecoupées de questions sur l’actualité musicale et médiatique du moment, la sortie du deuxième opus d’Adèle, l’affaire DSK, Le printemps Arabe etc… Puis arrive notre interview dirigée par Laurent. Les questions fusent, sur notre projet, notre rencontre, nos univers musicaux, nos influences respectives et communes, sur l’entente qui règne entre nous, musicale et amicale et les anecdotes de scènes partagées. Soudainement Renaud, prend la main sur l’interview et lance, certainement pour donner un peu de piment :
« Pouvez-vous chacun nous raconter en exclusivité pour nous un moment de votre vie que vous ne raconteriez à personne ? »
Moi : « ouf ! Quelle question ! »
Vincent sur un ton rieur : « Mais moi je n’ai rien à cacher ! »
Renaud : « ah oui ! Vraiment rien à raconter d’inavouable ? Aller on a tous un squelette rigolo dans le placard ! »
Moi : « Alors ça c’est sûr, mais là comme ça, tout de suite je ne vois pas. »
Renaud : Ok faisons différemment, Vincent, puisque vous êtes amis dans la vie également, est ce que tu as un dossier croustillant sur Lilou ? »
Vincent eut un éclat de rire qui aurait dut me faire comprendre ce qui allait suivre. Très naturellement il enchaina sur notre dernière soirée à Chatelet et raconta dans les moindres détails, la rose offerte par mon ex qui finit ridiculement entre les mains de Mathieu Chedid. N’ayant rien sous la dent pour le faire immédiatement, je lui promis à l’antenne de me venger et riais (un peu jaune je l’avoue) aux éclats de la blague qu’il venait de me faire.
Laurent enchaîna sur le quizz musical et l’ambiance resta aux rires et aux blagues enfantines. L’émission se termine sur cette note gentiment moqueuse et nous prenons tranquillement un café avec l’équipe afin de débriefer.
Ils nous annoncent qu’ils viendront au concert et je les en remercie. Un bouquet de fleur m’attendait également, j’étais touchée.
Je me rends compte soudainement que je dois être de retour sur Paris rapidement pour rejoindre Blandine à l’avant-première d’un one woman show d’une connaissance commune. Je suis presque déjà en retard. Je salue donc tout le monde d’une franche bise qui transpire de toute la sympathie que j’ai pour eux.
Ravie de cette journée et du concert à venir, je sors du studio radio et décide de prendre un Uber pour essayer d’arriver à l’heure. Chargée de mon bouquet de fleurs dans un bras et mon sac besace de l’autre, je fonce sur le premier banc que j’aperçois, pour me poser et chercher mon portable certainement bien enfoui au fond de ma besace. Après quelques jurons que je me destine dans ces cas-là (mais pourquoi je ne le mets pas dans la petite pochette faite pour ça !), après avoir fait dégringoler trois fois le bouquet par terre à force de grands gestes énervés, je finis par trouver l’objet de mon désir connecté bien enfoui là ou je ne cherchais pas, entre mon portefeuille, deux mouchoirs en papier, mon câble micro et mon irremplaçable gloss. Je l’arrache du sac presque violemment comme s’il était lui-même coupable de s’être intentionnellement caché pour accentuer mon retard et mon agacement.
32 sms, 6 appels en absences et 3 messages vocaux …….
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