Créé le: 11.11.2015
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Entre deux rêves.
C'est la fabuleuse histoire d'un jeune homme qui perd ses trois frères très jeune,
il se retrouve fils unique, il va une fois adulte changer le cours de sa vie grâce a un pouvoir qu'il découvre sur le tard.
il va tout mettre en œuvre pour sauver ses frères d'une mort certaine.
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Entre deux rêves
Marc regarde par la fente d’une vieille maison en bois, juste en dessous du toit.
Il a 35 ans, c’est un homme à la chevelure noire pétante avec un beau visage doté d’une barbe naissante d’un jour ou deux qui lui donne un charme indéniable.
Il a des biceps bien formés qui lui donnent une allure invincible.
En ce jour, il se trouve donc à guigner par la fente de cette vieille maison en bois où se trouve sa mère qui parle à un homme. Sûrement son mari.
Marc avait pris cette habitude très jeune, à les surprendre en pleine conversation et à les observer par la fente de la façade en bois. Cette habitude ne l’avait jamais abandonnée depuis tout petit.
Ils étaient en train de ressasser la mort de ses trois frères. A l’époque, Marc n’avait que 13 ans et ses frères étaient âgés de 10, 12 et 15 ans. Les habitants de leur village ont tenu Marc en partie responsable de leur disparition.
C’était donc il y a 22 ans, un jour aux alentours de midi. Ils étaient là, tous sur le terrain vague sablonneux et poussiéreux, à jouer au soleil avec tous les gamins de l’école
Leur village ressemblait à un village de Western, avec ses maisons en bois où les habitants vivaient tranquilles, au ralenti et tout le monde connaissait ses voisins. Même les fontaines du village coulaient plus lentement qu’ailleurs.
Les événements de la catastrophe de ce jour, où sa vie et celle de ses frères ont basculés, lui sont très flous.
Ses souvenirs sont en morceaux et il ne peut se souvenir de l’agitation, des cris et des villageois qui couraient dans tous les sens. Des femmes qui portaient leurs enfants et des hommes qui donnaient l’ordre à leurs familles de s’abriter dans la salle communale.
C’était il y a bien longtemps et il se souvient avoir eu très peur, tel une proie en fuite d’un prédateur féroce.
Et par la suite, la vie au village n’a plus été la même pour tous les villageois.
Marc s’est retrouvé fils unique et accablé par le chagrin et la culpabilité de ne pas avoir pu sauver ses frères ce jour où ils en avaient le plus besoin. Où il leur fallait une protection et où il aurait pu leur venir en aide.
Au village, les habitants le regardaient avec de la pitié dans les yeux.
Au fil des semaines, des mois et finalement des années, la vie repris son cours dans le petit village.
Marc fit une formation de garde-côte. Son travail consiste à sauver les gens de la noyade et à les prévenir les jours où les vagues sont trop violentes.
Son petit village se trouve être dans une région au bord de la mer.
Après la disparition de ses frères, il a trouvé refuge au bord de cette belle mer bleue et c’est ainsi qu’il a trouvé son métier. Là où il pouvait se réfugier des regards de pitié
Ainsi passa son adolescence. Il a dû vivre avec le poids de la mort de ses frères sur la conscience.
Aujourd’hui, il a fait son deuil et avance petit à petit dans la vie.
Jusqu’au jour où, le soir venu, en allant se coucher dans sa chambre au bord de la mer et avant de se laisser tomber dans la fraîcheur de ses draps propres, il a adressé une prière à ses frères, comme il le fait habituellement tous les soirs.
C’est sur une nuit sombre et calme qu’il s’est endormi avec le doux murmure des vagues qui lèchent la dune de sa si belle plage.
Durant son sommeil, il se retrouve dans ses souvenirs, dans la vie de son enfance, à l’âge de 13 ans.
Il est devant cette façade en bois où se trouve cette fente qu’il connaît par cœur, faite en bois de pin.
Il porte sa salopette bleue et son t-shirt vert. Il sent des petites gouttes de sueur ruisseler le long de sa nuque et sur le front. Nous sommes en plein été, la température est à son plus haut sommet. Les vieux restent à l’ombre des terrasses et les enfants jouent au ballon sous les arbres. La vie au village est prospère, les gens sont heureux, tout le monde a un travail à sa juste valeur et personne n’a de quoi se plaindre.
Ce jour-là fut un jour au ciel bleu, sans nuage à l’horizon. Mais pourtant, en ce jour, tout va finalement basculer.
Il regarde par la fente de sa maison. Il entrevoit sa grand-mère, décédée de nos jours. Elle se trouve aux côtés de sa mère.
Elles discutent du temps, de cette chaleur étouffante pour les gens d’un certain âge. Ne voyant plus d’intérêt à rester à les écouter sous le toit de la maison, Marc saute de la terrasse pour retrouver ses frères et leur proposer un match de foot.
Son plus jeune frère essaye à tout prix de lui piquer sa balle, mais en vain. Il est bien plus agile que lui au foot.
Il est tellement acharné à vouloir lui prouver sa force qu’il fait mine de se laisser battre et le bonheur de son frère le rend joyeux, sa joie le contamine.
Tout à coup, tout bascule et Marc se retrouve dans une petite chambre aux volets bleus au bord de la plage. Il se sent poisseux après cette nuit de souvenirs qui lui semblait si réelle, si proche. Il a encore le souvenir des odeurs de fruits des étals des marchands.
Il se dirige vers la mer pour se nettoyer de sa transpiration et se revigore.
Il fait beau, chaud, la mer est calme, la journée s’annonce bonne. Il picore un petit déj, boit son jus de fruits et se dirige vers sa tour qui surplombe toute la plage où il se sent libre et où il a le sentiment d’être en parfaite harmonie avec cette terre.
Les touristes sont déjà là avec leurs chapeaux de paille et la peau toute blanche qui contraste avec celle des habitants du village.
La journée se termine sans imprévu, à part un enfant perdu qui a vite retrouvé sa maman.
Notre beau garde-côte bondit de sa haute tour. Sa chevelure noire vole au vent, ce qui rend les jeunes femmes folles de lui, mais, bien trop distrait, il ne le remarque pas.
Il se dirige vers le Pub, le White Horse. A vrai dire, il n’y en avait qu’un, donc, il n’a pas trop de choix pour se changer les idées et retrouver son meilleur ami Joshua.
Joshua est assis sur un tabouret, la clope au bec et a une discussion avec une jeune femme. « Toujours en train de jouer les Don Juan celui-là », se dit Marc, notre beau sauveteur.
Marc parle de sa nuit agitée et de son rêve à Joshua.
Arrête, Marc, tu devrais faire comme moi, profiter de ta vie aujourd’hui, sinon, demain tu te réveilleras et tu verras un vieil homme dans ta glace et tu regretteras de ne pas avoir suivi mes conseils. Et là, ce ne sera plus un rêve, mais la réalité, mec !
Tu as sûrement raison….Je devrais me trouver une femme, lui faire un enfant, passer à autre chose, mais cette nuit, j’ai eu la sensation de revenir dans mon passé et c’était très étrange.
OK, mec. Ce soir, on fait la fête, tu le mérites après tout. On prend nos bécanes et on va au Tropicana.
Arrivés au Tropicana, Joshua l’invite à boire des cocktails tous très bons et sucrés. Marc en oublie ses soucis pour un instant. La boîte est d’un style rétro et feutré.
Marc se dirige vers les urinoirs pour se soulager de tout cet alcool et il aperçoit une femme qui le regarde. Une magnifique brune aux yeux marrons et à la bouche pulpeuse. Marc se lance pour aller lui parler mais, trop timide, il lui demande juste l’heure. Celle-ci lui répond et se faufile dans la foule pour retrouver ses copines.
Je suis un pauvre nul, même pas foutu de parler à une fille.
Il décide alors d’écourter sa soirée alcoolisée et rentre chez lui en taxi pour ne pas faire de dégâts sur les routes, au plus grand désespoir de son ami Joshua qui insistait pour lui offrir une dernière bière.
De retour dans sa petite chambre, il ne se fait pas prier et s’endort la tête lourde comme une encre de voilier.
Cette nuit-là, il rêve de cette femme avec qui il aimerait discuter.
Il est à nouveau au Tropicana, il aperçoit cette belle brune aux belles formes qui lui semble si intelligente.
Cette fois, il se lance et part lui parler.
Salut, moi, c’est Marc, tu viens souvent ici ?
Salut. Non, pas vraiment, j’ai une copine qui a insisté pour que je l’accompagne ce soir, mais ce n’est pas mon style de lieu. D’ailleurs, je ne vais pas tarder à me tirer vu qu’elle m’a lâché pour un mec. A chaque fois, je tiens la chandelle. Je me fais avoir par ses grands yeux ronds qui me retournent le cœur.
Et bien, si tu veux, on peut se tenir compagnie pour un moment !
Oui, tu m’as l’air sympa.
La discussion va bon train, la femme lui avoue s’appeler Diane, avoir 34 ans, être célibataire après une rupture avec un agent de sécurité obsédé par son travail, la délaissant la plus grande partie du temps pour son travail et ses entraînements de dressage car c’est un passionné de chiens.
Elle s’était retrouvée à avoir une relation à longue distance alors qu’ils vivaient ensemble, mais ne faisaient que se croiser car il travaillait de nuit et le week-end. Lui, Marc, lui explique son métier, la beauté de l’océan et a l’idée de lui proposer un bain de minuit, malgré qu’il soit déjà 1 heure du matin.
L’idée de se baigner avec ce bel homme lui plaît, alors, avec un air de « je me laisse désirer », car elle avait pu apprendre que les hommes aiment les filles inaccessibles, elle se laisse conduire à l’arrière de sa bécane, les cheveux au vent, jusqu’à la plage où le ciel étincelle de ses mille et une étoiles.
C’est une nuit où la lune est pleine et où on peut l’admirer. On voit presque les cratères causés par les étoiles filantes, tellement elle est grosse, belle et lumineuse.
Diana trempe le bout de son orteil pour évaluer la température et elle s’avère chaude, même à cette heure tardive.
Ou devrais-je dire, à cette heure matinale.
Marc plonge de tout son poids dans l’eau tiède. Il a tellement l’habitude. Il connaît sa mer si bien et s’y sent comme un fœtus dans le ventre de sa mère.
L’eau tiède lui procure une sensation de bien-être qu’il ne ressent nulle part ailleurs. Et le fait de savoir que cette eau regorge de trésors perdus, d’épaves de bateaux et d’avions, que cette eau touche à d’autres villes et villages lointains, lui donne toujours une imagination sans limite.
Diane aperçoit une raie à la lueur du clair de lune. Ici, même sans réverbère, on peut voir clair la nuit, grâce aux étoiles et à leur réverbération. Le ciel y est si pur et si beau qu’on se laisse envoûter par son charme.
Mais Marc se dit qu’il ne fallait pas oublier son but premier qui était de séduire cette belle inconnue. Tout en pataugeant, il lui appris le nom des constellations car il aimait beaucoup les astres et leur histoire. Chaque constellation a son histoire, par exemple, la constellation d’Orion.
Orion est peut-être la plus ancienne et de nombreuses civilisations l’ont tracée. Les Sumériens y voyaient un mouton, les Égyptiens la considéraient comme une offrande à Osiris, dieu de la mort et de l’outre-monde. Pour la mythologie grecque, elle représentait un chasseur légendaire qui se vantait de pouvoir tuer n’importe quel animal.
A l’œil nu, on peut voir 7 de ses étoiles, mais, en réalité, elle en possède 206. Diane regarde, émerveillée, la Constellation d’Orion, des étoiles plein les yeux !
Elle se retourne pour faire face à son bel inconnu et plonge son regard dans le sien. Lentement, elle avance ses lèvres jusqu’aux siennes et l’effleure délicatement jusqu’à lui donner un baiser langoureux.
Marc se réveille de son doux rêve , il se sert un café et s’habille, encore un peu dans son sommeil. Il aimerait que ce rêve soit la réalité et c’est pour cela qu’il prolonge son état de somnolence pour faire durer le rêve.
Il coiffe sa tignasse et regarde son reflet dans la glace. Il sent encore le goût des lèvres de cette charmante inconnue, imprégné aux siennes et à ses souvenirs.
Comme l’autre nuit, il a une impression forte d’avoir vécu ces moments pour de vrai. La sensation se dissipe peu à peu et il reprend ses esprits. Il part travailler sans s’apercevoir qu’au coin de la table se trouve un petit papier plié en quatre.
Il doit redoubler d’efforts pour se concentrer sur son travail durant toute la journée. Ses pensées bifurquent sur son rêve. Il téléphone à Joshua pour lui demander comment il a terminé sa soirée.
Salut mec, ça va ? Désolé d’être parti si vite mais je ne tenais plus.
Hé mec, oui ça va d’enfer. J’ai branché une jolie blonde à la jolie carrosserie, si tu vois ce que je veux dire…..et toi, mec, je t’ai vu parler avec une femme !
………
Comment ça, c’est fini ? Dis-moi que tu ne l’as pas laissée filer !
Ben, écoute, j’ai tenté une approche, je lui ai demandé l’heure, mais ça n’a pas croché et elle est partie vers ses copines.
Hé, mais mec, la prochaine fois, je te refile des tuyaux et on remet ça ?
Ouais, pourquoi pas. De toute façon, je n’ai rien de prévu.
Ok, on se retrouve au Tropicana ce soir à 22.00h pétantes. Tu t’habilles avec une belle chemise qui te donne un air de Playboy et tu vas voir, ce soir, tu ne vas pas te reconnaître. Je vais faire de toi un autre homme.
Ok, Joshua, à ce soir.
Sur ces mots, il raccroche son téléphone portable et descend de sa haute tour.
Marc se prépare mentalement à la soirée et à quels vêtements il allait bien pouvoir porter.
Arrivé dans sa chambre aux volets bleus azurs, il regarde dans sa penderie et découvre un assortiment de chemises. Il en choisit une bleue comme la couleur de ses volets et enfile un pantalon. Ensuite, il se couche sur son lit pour se détendre un peu et en se retournant, il aperçoit le morceau de papier plié en quatre sur sa table de nuit. Interloqué, il le prend et l’ouvre. Il y découvre une écriture plutôt féminine :
Mon cher Marc,
Merci pour cette belle soirée au clair de lune. Tu m’as fait vivre un moment magique entourée des astres célestes.
Je te donne rendez-vous ce soir à la Rue des Etoiles 12. Il s’y trouve un petit restaurant. Sa carte propose différents plats aux fruits de mer, accompagnés de bons crus. J’y serai à 21.00h.
Diane
Marc n’en croit pas ses yeux. Comment cette lettre avait-elle bien pu atterrir sur sa table de nuit ? Est-ce un canular de Joshua ?
Il lui téléphone pour éclaircir cette affaire, mais pourtant, il n’avait parlé de son rêve à personne. Donc, comment cela pouvait-il être un canular ?
C’est avec des questions plein la tête que Marc appelle Joshua pour être sûr de ne pas devenir fou.
Allo, Joshua, c’est moi, Marc. J’aimerais te parler d’un phénomène étrange qui m’est arrivé.
Hé, salut, oui, je t’écoute….qu’est-ce qu’il y a ?
J’ai trouvé un petit mot sur ma table de nuit. Il est de Diane, la femme du bar de l’autre nuit. Elle me donne rendez-vous ce soir pour souper et elle me remercie pour cette belle nuit passée ensemble. Mais hier soir, elle a retrouvé ses copines et je suis rentré me coucher. Nous n’avons pas passé la soirée ensemble. J’ai rêvé d’elle cette nuit et je ne me souviens pas t’avoir raconté mon rêve, donc j’en déduis que soit c’est un canular, soit je deviens fou !
Mais, mec, t’as dû trop boire hier soir et tu ne te souviens de rien. Je te conseille d’aller au rendez-vous. Tu verras par toi-même.
Oui, tu as raison, je vais faire ça ! Je te tiens au courant.
La journée de Marc se déroule comme d’habitude, sauf qu’il ne peut pas arrêter de ressasser cette mystérieuse histoire qui lui arrive.
Le soir venu, après avoir revêtu son plus beau costume, il se rend à l’adresse écrite sur le morceau de papier.
Arrivé devant les portes du restaurant, il hésite à entrer. Il a le coeur en furie tellement il n’y croit pas et trouve la situation des plus étranges. Mais il doit en avoir le coeur net. Il pousse la porte du restaurant, regarde la salle de long en large et aperçoit la femme de ses rêves, attablée près de la fenêtre qui a une vue panoramique sur la mer.
Elle tient la carte des menus entre ses mains. Marc sent une montée d’adrénaline le parcourir. Il est excité et angoissé à la fois.
Il a la sensation de vivre dans une autre dimension. Chacun de ses pas qui le rapprochent d’elle sont comme irréalistes. Comme si son cerveau ne veut pas y croire.
Bonsoir…
Bonsoir Marc !
Elle a de grands yeux couleur sable. Quand Marc la revoit pour la deuxième fois de sa vie, il se rappelle de ses yeux marrons clairs, tellement profonds, qu’il a beaucoup de peine à s’en détacher.
Comment allez-vous, Marc ? Je voulais vous remercier pour la nuit passée et j’ai pensé que vous invitez dans ce petit restaurant, en serait la meilleure façon. Et, de vous à moi, je n’ai pas cessé de penser à la nuit dernière.
Marc, toujours aussi interloqué de ce qui lui arrive, ne sait pas que répondre et reste sans voix.
Asseyez-vous donc ! Je vous propose de prendre leurs moules à la sauce tomate, elles sont très bonnes.
OK, je vais opter pour les moules, mais je dois vous avouer que je ne bois pas de vin, je n’ai jamais aimé ça.
Ah, vous m’en voyez désolée. Vous ne savez pas ce que vous manquez !
Ne le soyez pas, je m’en passe très bien.
Après avoir commandé le repas, ils mangent de bon appétit. Marc ne sait pas si il doit lui raconter ce qui lui arrive.
Ses rêves dépassent leur sphère de simples rêves et se transforment en réalité ?
Marc profite de ces retrouvailles et de ce moment magique en compagnie de cette charmante femme aux yeux si profonds qu’il pourrait s’y noyer.
Mais, dans un autre petit coin de son esprit, il s’imagine déjà pouvoir avoir un impact différent sur sa vie grâce à ce phénomène.
Et si il avait un don ? Un don que personne ne pourrait de toute façon découvrir, étant donné qu’il transforme la réalité, la nuit venue, dans ses rêves à lui. Mais si cela est bien réel, jusqu’où peut-il aller ? Que peut-il changer dans ce monde et non pas que dans sa vie ?
Il n’y croit pas vraiment, mais il a une belle imagination à son actif et se dit qu’elle lui joue de drôles de tours.
Après avoir partagé une « Banana-Split » avec Diane, il lui propose un tour dans le village d’à côté où se trouve une fête foraine.
Je vais vous emmener sur les « Montagnes Russes ». On va bien s’amuser. Mais, d’abord, je voudrais que nous nous tutoyons.
C’est vrai, nous avons déjà dépassé les limites de la pudeur l’autre nuit.
OK ! Va pour qu’on se tutoie, dit Diane en souriant. Mais je ne sais pas si la glace et la banane vont résister aux « Montagnes Russes » !, dit-elle, le sourire au coin des lèvres.
Ils arrivent à l’entrée du parc et comme dans la plupart, ils y trouvent une grande roue, des stands de tir au fusil ou à la fléchette, des trampolines pour amuser les plus petits, un train fantôme, les fameuses auto-tamponneuses et d’autres attractions pleines de couleurs et de lumières qui clignotent.
Par quoi veux-tu commencer ? demande Marc.
Hmmm, eh bien, tu sais quoi ? On va faire les « Montagnes Russes » !
Ah bon, t’es sûre ? Moi, je veux bien, mais crois-tu que tu vas supporter, dit-il sur une pointe d’humour pour la mettre au défi.
Eh bien, je veux tester quelque chose.
Et ce quelque chose, c’est ton estomac ?
Non, mais j’ai entendu dire que la peur provoque une poussée d’affection pour la personne qui se trouve à nos côtés au moment où l’on a peur de perdre la vie. Donc, je veux vérifier si cela te fait le même effet, dit-elle en rougissant.
-Ah, oui, c’est l’instinct de survie. Toutes les espèces d’animaux et de plantes ont ça dès qu’elles croient qu’elles vont mourir. Elles veulent vite se reproduire pour pouvoir perpétuer l’espèce. Par exemple, si tu oublies d’arroser une orchidée, elle va fleurir beaucoup, plus qu’à son habitude, car elle sent la fin proche. Ainsi, elle veut pouvoir propager le maximum de pollen pour se multiplier une dernière fois avant de disparaître.
Vu sous cet angle là, c’est beaucoup moins romantique.
Oui, on trouve toujours une réponse plus primaire à nos comportements. Il ne faut pas oublier que nous sommes des animaux. Peut-être les plus évolués, mais nous restons et resterons toujours des mammifères. Certes avec un gros cerveau, mais nous n’avons pas le cerveau le plus gros de tous. Par exemple, les cachalots ont un cerveau bien plus gros que le nôtre, il pèse environ 7 kilos, alors que le nôtre pèse 1,3 kilos. Et les éléphants ont un cerveau de 5 kilos. Ainsi, on ne peut pas associer la grosseur du cerveau à l’intelligence, comme on pourrait le croire.
Oui, je vois que tu es cultivé, tu en sais des choses.
Non, je suis juste très curieux, j’aime apprendre.
Alors, on les fait, ces « Montagnes Russes » ?
Marc plonge son regard dans les yeux ronds et si profonds de Diane. Là, il n’imagine pas un instant vivre sans elle. A ce moment précis, sa vie prend un tournant auquel il n’avait jamais pensé. Il s’est imprégné de cette belle jeune femme. Il a une sensation de bien-être total en sa compagnie et il ne veut ou ne peut pas la perdre. Elle lui est
devenue indispensable, comme une drogue.
Alors ? insista Diane, ne voyant pas de réponse sortir de la bouche de Marc.
Oui, allons-y, mais je te préviens, je ne te tiendrai pas les cheveux, si tu vois ce que je veux dire !
Ha, ha, ha, tu as les mots pour me faire chavirer, toi !
Les deux jeunes gens se dirigent vers le guichet pour acheter leurs tickets. Ils prennent place dans le premier wagon de la file.
Tu crois en Dieu ? demanda Marc.
Non, pourquoi ? Et toi ?
Moi non plus, crie-t-il pour se faire entendre au moment où leur wagon commence à avancer. Mais je me disais qu’il n’est jamais trop tard pour lui adresser une prière, au cas où. Tu vois, on ne sait jamais…
Ha, ha, t’es un comique, tu veux me faire flipper.
A ce moment-là, leur wagon se retrouve sur une haute colline. Ils ont une vue imprenable sur le parc d’attractions et de là-haut, ils peuvent voir la mer.
Diane ne pensait pas avoir si peur. Elle faisait la fière, mais en apercevant la descente, elle ressent une décharge lui parcourir le corps et elle s’agrippe au bras de Marc.
ça fonctionne Marc, je flippe à mort ! Si aujourd’hui, je meurs, ce sera de ta faute et tu devras vivre avec ma mort sur la conscience.
Non, je ne pense pas vu que je risque fort de mourir avec toi, dit-il avant de crier un grand ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh, car le wagon descend à 100km à l’heure.
Diane a le souffle coupé et un filet de bave lui échappe dans la descente. Ce fut un parcours grisant pour nos deux jeunes tourtereaux.
Quand le wagon reprend une allure plus modeste, nos deux amis reprennent leur souffle. Diane se moque de la chevelure toute ébouriffée de Marc. Ce dernier riposte en lui faisant remarquer qu’elle a le tain blanc comme un linge et qu’elle a dû voir la mort en personne pour être si livide.
Bon, trêve de plaisanterie, allons nous requinquer en nous offrant une barbe à papa, dit Marc.
Diane a son nuage rose sucré au bout d’un bâton et il est tellement gros qu’elle disparaît complètement derrière.
Et bien, après le banana-Split, je crois que tu seras calée.
J’ai toujours raffolé de ces cochonneries qui collent aux doigts, c’est comme ça et on ne me changera point.
C’était vraiment une soirée géniale, dit Diane en prenant la main de Marc dans la sienne.
Mais pourquoi, c’était ? Rien n’est encore terminé, on peut prolonger ce moment délicieux encore jusqu’au bout de la nuit, dit Marc.
Oui, j’aimerais tellement, mais demain, je me lève tôt. Je ne te l’ai pas dit, c’est vrai. Tu ne sais pas encore tout de moi. Je suis éducatrice spécialisée pour des enfants malades et demain, on va faire un cours de surf avec les enfants de l’école de Saint Patrick. Je me réjouis, et tu sais, il vaut mieux ne pas abuser des bonnes choses, dit-elle en lui adressant un clin d’œil.
Ahhh, donc, tu me considères comme une bonne chose, j’en suis flatté, tu te rattrapes bien ! Et, vous allez sur ma plage ? Je pourrai garder un œil sur vous…
Oui, elle est très bien, les enfants ont assez de profondeur pour pouvoir apprendre sans se faire mal.
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