Créé le: 07.11.2025
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Ecriture Flamboyante
C'est pas que ça m'a pas plu, c'est juste que y a pas mal de passages un peu over the top, comme ils disent...
Ce n'est que mon avis et je l'assume complètement.
Reprendre la lecture
Ecriture flamboyante.
Depuis peu, je participe à un groupe de lecture dans mon village.
Depuis peu mais depuis le début en fait, parce que l’aventure vient tout juste de commencer.
La voisine qui préside au moment de partage nous propose la lecture de romans assez courts tous écrits par la même auteure et tout ce que cette belle plume a publié est là, sur la table. Et à dire vrai, le nom est nouveau pour tous les participants. Je devrais dire participantes parce que les messieurs se sont apparemment dépêchés de ne pas venir à la rencontre. Quoi qu’il en soit, nous sommes toutes assez enthousiastes à l’idée de faire une découverte de plus. Pour nous inciter à la lecture, la voisine nous lit quelques passages choisis de trois ou quatre bouquins. Ça a l’air assez prenant, tout ça. Tant mieux; je lis très peu en français et l’exercice en forme de devoir à domicile me fera le plus grand bien. Dans ma tête, j’ai déjà choisi un titre mais le roman a été happé avant que je ne puisse mettre la main dessus. Pas grave et au final, je suis assez contente du bouquin qui me revient parce qu’il me rappelle un autre texte que j’ai beaucoup aimé. Bref.
La session se termine, le groupe s’éparpille et le rendez-vous suivant est déjà pris.
Je me mets très rapidement à la lecture et je retrouve immédiatement ce qui m’avait tant séduite lors de la séance du groupe ; l’écriture est effectivement aussi flamboyante que ce qui nous a été lu à haute voix. Quand je dis flamboyante, je veux parler d’un style fait d’images en cascades, toutes plus étonnantes les unes que les autres et rien n’y manque : appositions, litotes, aphorismes, comparaisons, métaphores, hyperboles, personnifications et je sais que j’en oublie. Et je sais que je veux en oublier parce qu’au bout de quelques pages, je lève le nez de l’histoire. Trop, c’est trop. Cette écriture, c’est comme si au moment où vous montez dans le chariot des montagnes russes du grand huit dont vous ne voyez pas le circuit, que vous vérifiez la bonne tenue de votre harnais et que le chariot démarre, vous vous trouvez dans une suite ininterrompue de loopings sans aucune pause avant l’arrivée. Ben oui, forcément, les loopings, vous adorez ça mais là, vous avez tellement souvent la tête sur les genoux malgré le harnais que vous n’êtes même plus sûr de respirer. Ou alors comme si lors d’un repas, on vous sert homard, foie gras, huîtres, tournedos Rossini, gratin de pommes de terre, ragoût d’agneau, tartiflette, millefeuille, mousse au chocolat, churros, meringues chantilly. Vous avez beau lever un doigt timide et chuchoter “ Euh… une p’tite salade… ? Ou une mandarine… ?” Rien n’y fait et l’enchaînement de gras salé / gras sucré reprend de plus belle.
L’histoire est assez chouette mais au final, le flamboyant de l’écriture tend plutôt à desservir le texte. En fait, et pour être carrément peste, je pense qu’il y a un problème éditorial et pour vous permettre de comprendre comment j’en arrive à ça, il faut bien que je plante un tout petit peu le décor. Le texte est raconté en ‘je’ par plusieurs personnages sur deux époques très différentes. Nous sommes plus ou moins ici et maintenant d’une part et au milieu de XVIIème siècle d’autre part. Là où le bât blesse (tiens, sans correcteur orthographique, moi j’aurais choisi ‘bas’) à mon humble avis, c’est que je suis convaincue que le recours au même type d’imagerie est une forme d’anachronisme : j’imagine très mal que les personnages d’il y a longtemps puissent avoir recours à toutes ces formes stylistiques. J’exagère un chouilla mais même pas tant que ça ; on peut toujours argumenter du fait que l’entier du texte est en fait narré et imaginé par la seule protagoniste contemporaine mais ça fait quand même beaucoup en fin de compte. Et si là, maintenant, vous êtes perplexe de tout ça, c’est que j’aurai réussi à vous faire absorber les interrogations que j’ai eues en lisant.
L’expérience a été très instructive et je me réjouis de la séance à venir pour savoir ce que les autres participantes auront pensé de cette auteure.
Quant à moi, si on me demande mon avis, je le donnerai tel que vous venez de le lire, ni plus, ni moins.
Et je n’en rajouterai surtout pas.
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