Créé le: 18.06.2013
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Briser

Poésie

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© 2013-2025 a Lili

© 2013-2025 Lili

Ce texte a été écrit lors d'un atelier d'écriture
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Brisure

Casser, rompre, non, pas le droit – on ne doit pas casser, ça ne se fait pas. Interdit, puni – t’as cassé mon jouet.

Parfait, neuf, beau, magnifique, quel ennui ! pas de brisure, rien n’émerge, rien ne peut émerger.

La tension monte, la colère se rassemble dans les mains d’abord. Mais non, contrôle, ne pas casser – c’est beau, c’est lisse, c’est parfait, c’est blanc, quelle merveille ! ah bon ?

Et la vie alors ?

Mon ventre se serre, un volcan s’étouffe, se densifie, inaperçu, invisible, à l’insu – à l’in su : pas su, pas vu, mais là, intense, puissant, qui peu à peu pousse, cherche de l’air, s’étend où il peut dans le bras, la poitrine, la main. Au-dedans, une tension puissante, serrée, vibrante, pousse millimètre par millimètre. Un très léger tremblement, patiemment, poursuit son œuvre. Il a le temps. Il est bien caché, personne ne peut l’empêcher d’être, de bouger, de faire trembler, de vibrer, au cœur du lisse, du parfait.

Mouvement sourd, sauvage, inéluctable, qui n’obéit qu’à sa loi, sans censure, à l’insu de tous.

Longtemps, le volcan liquide va pénétrer, creuser, investir la petite faille qui va grandir, s’élargir, s’ouvrir. Il pousse sans rémission, il coule malgré lui, emplissant chaque nouvel interstice, happé inexorablement par l’air né des nouvelles galeries. La surface reste lisse, belle, magnifique.

La respiration, enfin ! L’expansion jaillit – il n’y a plus de surface lisse, ni plus aucune surface d’ailleurs, mais une boule de feu immense, une source éclaboussante qui emplit l’air autour d’elle, vibre, explose, jaillit, rejaillit, à l’infini – magnificence

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