Créé le: 04.06.2024
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Au del’âme
Que se passe-t-il quand on meurt? Hélène va en faire l'expérience et découvrir que l'au-delà est plein de surprises. Peut-être va-t-elle enfin y trouver ce qu'elle cherche depuis toujours...
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Hélène était une vieille femme respectée de son village, connue pour ses histoires captivantes sur l’au-delà, des récits qu’elle tenait de ses ancêtres. Guérisseuse de renom, ses remèdes avaient souvent des effets miraculeux. Un soir d’hiver, Hélène sentit que son temps était venu. Allongée sur son lit, entourée de ses plantes médicinales et de ses précieux souvenirs, elle ferma les yeux pour la dernière fois, prête à embrasser l’inconnu.
Elle se réveilla dans un endroit qui lui semblait familier et, qui, pourtant, lui était étranger. Une brume argentée flottait autour d’elle, et les contours de son village se dessinaient, telle une toile peinte à l’aquarelle par une main hésitante, dans des couleurs pastelles à peine identifiables. Elle se sentait légère, presque immatérielle. Les arbres, qui semblaient être faits de lumière liquide, scintillaient doucement, et l’air était rempli d’un parfum enivrant de fleurs inconnues. Le sol sous ses pieds brillait d’une douce lueur dorée, chaque brin d’herbe semblait chanter une mélodie harmonieuse.
« Bienvenue, Hélène, » dit une voix empreinte de douceur.
En se retournant, elle vit une silhouette : devant elle se tenait un être d’une beauté inhumaine et fascinante. Ses traits étaient indistincts, comme s’il était fait de la même brume argentée qui l’entourait.
« Qui es-tu ? » demanda Hélène, plus curieuse qu’effrayée.
« Je suis le “Passeur”, » répondit la silhouette. « Je serai on guide dans l’au-delà. »
Hélène le suivit alors à travers des paysages de plus en plus étranges. Ils traversèrent des prairies d’un vert éclatant, où chaque brin d’herbe semblait être tissé de fils de soie flamboyants, des forêts dont les arbres portaient fièrement des feuilles argentées, frémissantes comme des milliers de petits miroirs, et des rivières scintillantes, dont les eaux étaient claires comme du cristal. Le vent soufflait en chantonnant des hymnes de paix.
Chaque pas les rapprochait de l’inconnu, mais Hélène se sentait sereine, sans pouvoir expliquer réellement ce sentiment de plénitude qui lui réchauffait le cœur. En chemin, ils rencontrèrent des âmes errantes, des esprits qui n’avaient pas trouvé le repos. Le Passeur lui expliqua qu’elles étaient attachées au monde des vivants par des regrets ou des désirs non réalisés. Hélène, avec sa bienveillance naturelle et sa grande empathie, tenta d’apaiser ces âmes, les écoutant, leur offrant des mots de réconfort.
Quand elle croisa le regard triste d’un homme, le visage marqué par la souffrance.
« Je ne peux pas partir, » dit-il. « J’ai laissé ma femme sans adieu. »
Chamboulée, la vieille dame lui parla doucement, lui expliquant que l’amour qu’il portait à sa femme traverserait le voile de la mort. Puis elle regarda le Passeur, implorante, afin qu’il fasse quelque chose pour lui. Le Passeur acquiesça et guida l’âme errante vers une lumière douce. Avant de disparaître dans le halo, il se retourna vers Hélène et lui adressa un sourire de reconnaissance.
Le Passeur et elle reprirent leur chemin, jusqu’à atteindre un grand portail doré, brillant d’une lumière chaleureuse. Les colonnes qui le soutenaient étaient incrustées de joyaux étincelants, reflétant des arcs-en-ciel dans toutes les directions. C’était la porte de l’au-delà, l’endroit où toutes les âmes trouvent leur véritable destinée.
« Avant de passer, tu dois savoir, » dit le Passeur, « que ce qui t’attend derrière cette porte dépend de la vie que tu as menée et des leçons que tu as apprises. »
Hélène, sereine, hocha la tête. Elle savait qu’elle avait vécu une vie de bonté et de sagesse, et elle était prête à accepter son destin.
Elle franchit la porte et se retrouva dans un jardin magnifique, un éden où chaque fleur, chaque arbre, semblait sortir d’un conte de fée. Les roses étaient d’un rouge si profond qu’il avaient l’air presque irréel, les lilas émettaient un parfum enivrant, et les arbres aux feuilles d’argent murmuraient des secrets au vent, qui sifflait toujours sa chansonnette.
Elle sentit une présence familière et, en se retournant, vit les visages aimés de ceux qui l’avaient précédée.
« Bienvenue chez toi, Hélène, » dit sa mère, les yeux pétillants de joie.
Elle comprit alors que l’au-delà n’était pas un lieu de fin, mais un nouveau commencement, un endroit où les âmes continuaient à apprendre, à aimer et à grandir. Elle sentit une connexion profonde avec tout ce qui l’entourait, comme si chaque être, chaque plante, faisait partie d’un tout harmonieux.
« Je suis si heureuse de te revoir, maman, » murmura-t-elle en étreignant sa maman.
Les jours, ou ce qui ressemblait à des jours, passèrent ensuite dans une harmonie parfaite. Hélène retrouva ses défunts amis, sa famille, et continua à aider les nouvelles âmes arrivant dans cet endroit merveilleux. Le temps n’avait plus d’emprise, et chaque moment était une nouvelle découverte, une nouvelle joie.
Une fois, alors qu’elle se promenait dans le jardin, elle rencontra une jeune femme aux yeux pleins de larmes.
« Je suis perdue, » dit-elle. « Je ne comprends pas pourquoi je suis ici. »
La vieille dame s’assit à côté d’elle et prit sa main.
« Parle-moi de ta vie, » lui dit-elle doucement.
La femme lui conta son histoire de regrets et de choix difficiles, sous l’oreille attentive d’Hélène, qui, à la fin de son récit, lui offrit des mots de réconfort et de sagesse. Peu à peu, la mélancolie de la jeune demoiselle se dissipa, remplacée par une lueur d’espoir.
C’est alors que le Passeur vint à sa rencontre pour la féliciter et lui apprendre que l’au-delà était un lieu d’apprentissage et de guérison. Les âmes qui arrivaient ici n’étaient pas jugées, mais encouragées à comprendre leurs vies passées et à grandir spirituellement. Elle-même participa à ce processus, revisitant des moments de sa propre vie, apprenant des leçons qu’elle n’avait pas entièrement comprises auparavant. Elle se rappela une vieille amie, Lisbeth, avec qui elle avait eu des désaccords. En revivant ces moments, Hélène comprit les peurs et les insécurités de son amie et ressentit un profond pardon pour elle-même et pour Lisbeth. Cette compréhension apporta une paix nouvelle à son âme.
Un autre « jour », le Passeur apparut de nouveau devant Hélène.
« Il est temps de rejoindre le Cercle de Lumière, » dit-il.
Elle le suivit à nouveau, à travers des paysages encore plus magnifiques qu’auparavant, traversant des vallées de cristal et des montagnes illuminées par des aurores boréales somptueuses, jusqu’à ce qu’ils arrivent à une clairière entourée de grandes colonnes semblant s’élever vers un autre monde.
Au centre, un cercle de lumière rouge rayonnait.
« Le Cercle de Lumière est le lieu où les âmes les plus sages se rassemblent pour partager leurs connaissances, leurs expériences et leur amour, » expliqua le Passeur. Hélène entra dans le cercle et fut accueillie par des dizaines d’âmes, chacune rayonnant de sagesse et de compassion. Elle sentit une énergie puissante l’envelopper, remplissant son être de paix et de joie.
Hélène y découvrit de nouvelles dimensions de l’existence. Elle apprit que l’au-delà était un lieu en constante évolution, où les âmes continuaient à explorer, à apprendre et à créer. Elle participa à des discussions profondes sur le sens de la vie, l’univers et la nature de la réalité. Elle comprit que son voyage ne faisait que commencer. Chaque âme présente dans le Cercle de Lumière avait un rôle à jouer dans l’harmonie de l’univers, contribuant à l’évolution collective de toutes les âmes. Hélène se sentit honorée et excitée par les possibilités infinies qui s’ouvraient à elle.
Quelques temps plus tard, Hélène rencontra une âme ancienne, une « vieille d’âme » un être de pure lumière qui semblait contenir des âges de sagesse.
« Quelle est la vérité ultime de l’au-delà ? » demanda-t-elle. L’âme lumineuse sourit et répondit : « La vérité ultime est l’amour. Tout dans l’univers est connecté par l’amour, et chaque expérience, chaque leçon, nous ramène à cette vérité fondamentale. L’amour est l’essence de notre être et la force qui nous guide à travers toutes les dimensions de l’existence. »
Hélène sentit une profonde résonance avec cette vérité. Elle comprit que son voyage, et celui de toutes les âmes, était un voyage de retour vers l’amour.
Mais il y avait encore une quête inachevée dans le cœur de Hélène. Depuis ses plus jeunes années, elle avait cherché son âme jumelle, cet être qui complétait son essence. Elle avait ressenti sa présence, une connexion inexplicable qui la traversait parfois, comme une brise chaude un jour d’hiver, mais jamais elle ne l’avait trouvée. Avec le temps, elle avait presque oublié cette quête, enterrée sous les responsabilités et les joies de la vie quotidienne. Pourtant, maintenant, dans cet au-delà où les âmes s’épanouissaient, le souvenir de cette recherche ressurgit avec une intensité nouvelle.
Un jour, alors qu’elle se promenait dans une vallée aux fleurs luminescentes, Hélène ressentit une présence familière et étrangement réconfortante. Son cœur s’emballa, et elle suivit cette sensation, traversant les champs de lumière, jusqu’à un bosquet d’arbres aux feuilles dorées, scintillantes comme des joyaux sous le soleil.
Là, au centre du bosquet, se tenait une silhouette. Une douce aura émanait de cette figure, une énergie chaleureuse qui enveloppa Hélène d’une paix profonde.
« Je t’ai cherché toute ma vie, » murmura-t-elle, les larmes aux yeux. La silhouette se tourna vers elle, révélant un visage empreint de tendresse et de reconnaissance.
« Et moi, je t’ai attendue, » répondit l’âme jumelle, d’une voix mélodieuse.
Les deux âmes s’approchèrent l’une de l’autre, et au moment où leurs mains se touchèrent, Hélène sentit une vague d’émotions la traverser. C’était comme si toutes les vies qu’elles avaient vécues, toutes les joies et les peines qu’elles avaient partagées, fusionnaient désormais. L’amour qu’elles ressentaient l’une pour l’autre était profond, ancien, éternel et… unique.
Hélène et son âme jumelle s’assirent sous l’arbre aux feuilles dorées, partageant des souvenirs, des rêves et des aspirations. Elles parlèrent de leurs vies passées, des leçons qu’elles avaient apprises, des moments de bonheur et de tristesse. Elles rirent et pleurèrent ensemble, renforçant leur lien invisible dans une harmonie parfaite. Hélène ressentit une complétude qu’elle n’avait jamais connue auparavant, une sensation d’être enfin chez elle.
Les jours passèrent, et leur connexion ne fit que se renforcer. Ensemble, elles explorèrent les merveilles de l’au-delà, découvrant des paysages d’une beauté indescriptible. Elles partageaient chaque moment, chaque découverte, comme si leur union rendait l’expérience encore plus lumineuse.
Une fois, alors qu’elles se tenaient au sommet d’une montagne de lumière, regardant l’infinité des prairies d’étoiles en dessous d’elles, Hélène se tourna vers son âme jumelle et dit : « Je suis tellement reconnaissante de t’avoir trouvé. » L’âme jumelle sourit, ses yeux brillants de larmes de joie.
« Nous nous sommes toujours cherchées et nous nous retrouverons toujours, car notre amour est éternel. Nous sommes un. »
Hélène avait trouvé la paix, et son esprit, libéré des contraintes du monde physique, s’épanouissait dans la lumière éternelle de l’au-delà. Elle savait que son voyage n’était qu’une partie d’un vaste et magnifique tissu de vie et de lumière, et elle était prête à embrasser chaque nouvelle aventure avec un cœur ouvert et aimant.
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