Créé le: 12.09.2021
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Fi ! l’homme déshonoré.
Si les gestes quotidiens et provocateurs des trublions me prennent petit à petit mon sang-froid et m’ôtent parfois mon flegme, c’est que je vois fleurir les bouilles de ces abâtardis qui jadis, lorsqu'ils étaient soumis à toutes les disgrâces, la honte les dévastait.
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Si les gestes quotidiens et provocateurs des trublions me prennent petit à petit mon sang-froid et m’ôtent parfois mon flegme, c’est que je vois fleurir les bouilles de ces abâtardis qui jadis, lorsqu’ils étaient soumis à toutes les disgrâces, la honte les dévastait.
Le monde est à l’envers ! Le cours normal des choses prend désormais une autre direction. Que dire des lâches, comme vous, qui ne peuvent se lâcher que par des coups de feu en l’air, en l’absence des baroudeurs bien sûr ? Qu’attendre de leur mauvaise chasse (chasse à la billebaude) eux qui ont la sébile gorgée d’injures, d’offenses et d’humiliations parce que leur honneur s’échappa tôt par leurs portes grandes ouvertes, et sans heurtoirs.
Foin de leur carnier ! L’on peut dire, avec vérité, que jamais n’effrayent leurs fusils rompus personne même la gent de leurs congénères qui glosent hautement sur leur incongruité ; d’aucuns y entrent chez eux pour leur prendre, sans broncher, la miche au four comme on dit.
Toutefois, faudrait-il aussi le dire, jamais la poudre n’a justifié l’honneur même en entraînant la mort ; et l’indignité est la seule saleté qui ne se lave jamais.
« Maudites que soient les fontaines publiques où tout le monde désormais, sans exception, peut boire à tire-larigot ! »
Vous êtes un homme sans honneur, pour moi… Et l’homme déshonoré n’est-il pas, où qu’il soit, le dernier des mortels selon la règle et le plus dédaigné, quelle que soit sa force ? Nargué de tous et supplanté même par les siens, car la vilénie dont il s’est souillé empeste indubitablement ceux qui s’approchent de lui.
Vous voilà donc baigné de bassesse, au rang de la crapule, n’ayant plus que vos yeux pour pleurer. Qui c’est qui ne vous a pas d’ailleurs entendu, braillard, quand vous étiez en sanglot au milieu d’une flopée de femmes, des vielles douaires aussi folles que dérangées, qui se livraient à de joyeux ébats, pleurnichant vos jérémiades ?
Sachez cependant que les lâches et les versatiles, comme vous, ont toujours une réputation qui m’éloigne d’eux.
Pouah ! Versatiles…
Et puisqu’aujourd’hui je commence à voir les choses sous un autre jour et à savoir, en somme, ma position envers vous qui me portez à l’envi des jugements pénibles et complètement faux, j’ai intérêt à me montrer plus fort et à tirer l’épée du fourreau et prendre la situation à bras le corps.
Croyez-vous en ce moment, après avoir mis l’habit le plus haï de toutes les consciences et le plus méprisé de toutes les âmes, celui des vilains vils, vous libérer de vos actes et continuer à bomber la poitrine ? Ne tentez-vous surtout pas, pour avoir la réponse à ma question, de trouver la racine de ma soi-disant méchanceté qui surgit tout d’un coup de telle manière ! Cela risque de vous occasionner une déception amère vis-à-vis vous-même ! Et pour vous dessiller les yeux, vous vous êtes trompés gravement dans vos résolutions. Je vous laisse deviner, et ce, encore pour être intelligible, qu’est-ce qui affronte le feu ?
Vous continuez à courroucer mon âme par votre indigne parole, outrageuse et injurieuse. Ah ! Couards, hypocrites, c’est injuste cette flétrissure dont vous ne sortirez pas vous-même probes, au milieu de vos épieurs qui vous guignent, car comme si vous m’accusez de vous avoir dépouillés de vos hardes !
Vous m’avez à tout jamais appris à décortiquer votre pensée, démasquer votre vrai visage et vos intentions envers moi par votre perversité intarissable et inéluctable. Alors, dorénavant je n’ai qu’à planter des palis intransigeants entre vous et moi pour vous délimiter votre terrain d’agissements, loin de moi. Mais j’attendrai quand même de vous plus de mal, plus de méfaits, car vous êtes foncièrement malhonnêtes !
Il n’est pas impossible de vous mener dans un jeu qui vous sera fatal certainement, mais je ne veux vous nuire par aucune vengeance ni même vous mettre au pilori.
Maintes fois, j’ai eu ce désir affreux qui me conviait à faire d’une manière volontaire de ce silence paisible qui règne encore, une mélodie tant indéracinable qu’inusable que probablement les mauvaises langues parviendraient sans difficulté aucune ni vergogne à psalmodier ou interpréter avec volubilité… (Clamer une nouvelle urbi et orbi). Mais à chaque fois, j’ai référé à mon honneur et opposé à ce désir de vous mettre au ban de la société, car peut-être j’ai toujours senti en moi le devoir de respecter mes valeurs et mes principes.
Avoir affaire à des êtres comme vous qui n’osez pas même m’interpeller directement, face à face, je ne peux que faire fi de vous et vous cataloguer parmi les vils d’une sale engeance. Une chose est sûre et qui sûrement tirée de mon expérience probante c’est qu’un excrément de la nature humaine reste toujours un faible haineux qui profite de toutes les occasions pour avilir n’importe comment, par n’importe quoi et indirectement son semblable.
Je me rappelle, un vieillard perclus, mais preux m’a dit, un jour : « L’Homme de bien est celui qui ne se méjuge point et qui respecte ses valeurs.» Et mes valeurs émanent d’une honnêteté grandiose et d’une vertu suffisante et j’en suis conscient pour que votre jugement soit apparemment vrai !
Mettez en vos cabèches, et au déclin de cette vie ! qu’entre vous et moi, il est un fossé qu’aucune circonstance en ce monde désormais ne puisse m’astreindre à envisager un gué ou à acquiescer votre désir d’un quelconque accommodement ; et c’est ici le prototype d’une décision éternelle, d’une détermination formelle, écrite en ma mémoire en lettres de feu, que j’honorerai comme un Homme d’un soutien sans jamais défaillir ni cesser d’être l’esclave de ma parole. La fermeté parfois fait d’un homme un prudent !
Je suis cependant heureux de sentir que je devrai tôt ou tard vous oublier et que dans des années, à travers tout ce qui se reproduira, tout ce qui changera nos dispositions et nos sentiments, cette inspiration pleine de nuances et de vérités dues aux circonstances, restera perpétuellement ma ressource la plus profonde pour me rappeler, ici-bas, mes engagements.
Soyez-en sûr ! que rien dans cette vie ne saurait me dissuader en ma détermination irrévocable.
Fi ! l’homme déshonoré.
Adieu.
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