Créé le: 20.11.2025
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Fait divers… je t’écris en vers…
Chapitre 1
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Texte écrit dans le cadre de l'Atelier d'écriture d'UNI3.
Thème proposé: Écrire un "papier" pour l'une des rubriques d'un journal
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J’attendais patiemment le bus à son arrêt.
Tout à fait immobile un pigeon se tenait
à une paume du trottoir, tout transi et blotti :
aucune plume ne vibrait si ma main s’approchait…
que devient un oiseau qui ne peut plus voler ?
Je pensais le saisir en m’aidant d’un papier
et l’amener juste en face aux pieds du marronnier,
à l’abri des voitures, des humains trop pressés…
je cherche dans mon sac, mais aperçois bien trop tard
le bus qui arrive à fond de train, sans freiner !
Je lui indique d’un geste le pigeon affaissé.
Le chauffeur n’en a cure et me montre de sa main
que je dois sans tarder reculer, pour faire place !
Une fraction de seconde : mon retrait est fatal.
Pour ne pas être heurtée, je condamne l’animal.
Un sinistre « klashlach » me fait fermer les yeux.
D’autres usagers tout comme moi se détournent :
impossible de croire que la moindre pitié
n’ait pu trouver place dans ce cœur momifié,
dans cette tête formatée par l’horaire cadencé…
« un pigeon ? trois fois rien ! un de plus, un de moins…
d’toute façon y en a trop et c’n’est pas mon boulot… »
Ce sont les arguments de ce monde effréné…
Moi je pense au regard silencieux du pigeon,
deux points noirs tranquilles dans le bruit menaçant…
c’est la mort qui approche; il ne peut plus bouger…
Je veux lui dédier cette forme poétique,
comme hommage impuissant à sa fin pathétique,
résistance naïve dans un monde trop inique
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