Créé le: 25.09.2014
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Tradition familiale

Erotique, Histoire de famille

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Dans cette maison de famille, toute la tribu se retrouve l’été, faisant ripaille autour de grandes tablées. Mais une tradition familiale tenue secrète va être révélée à l’un de ses membres…
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TRADITION FAMILIALE

C’est une grande bâtisse, un peu de guingois, qui sert de repère aux membres de la famille depuis plusieurs générations. Ils s’y retrouvent l’été autour d’immenses tablées, les plus âgés racontant longuement des histoires rabâchées dans les oreilles paresseuses de quelque nouveau conjoint qui n’ose les interrompre. Parmi les adultes, certains se lèvent avant l’aube pour épier les chevreuils, d’autres dorment tout leur saoul, les plus sportifs s’élancent à vélo à l’assaut des collines boisées ou se lancent de joyeux défis sur le court de tennis. Les jeunes passent la journée dans les bois pour y construire des cabanes et s’entailler les pieds, les petits sont embarqués dans des chasses au trésor, les bambins dorment ou se chamaillent dans le bac à sable. Parfois, une grande marche s’organise, presque toujours sous la pluie.

Rien que de très banal, me diras-tu ? En effet, et tu la connais bien, cette vieille maison aux dix chambres de toutes les couleurs. Il est cependant dans cette famille une tradition secrète dont je veux te faire le dépositaire, toi mon neveu qui, du haut de tes dix-sept ans, pense conquérir le monde, toi que j’aime à retrouver discrètement dans les ombres de la nuit.

 

Viens, installons-nous dans la cahute blottie au fond des bois, elle a abrité bien des moments étranges, bien des instants volés aux bonnes mœurs d’une simple famille bourgeoise. La lueur de la lune y pénètre par la porte, révélant une pièce carrée, toute de vieux bois, ne comportant qu’un sofa dégarni, une vieille table basse et deux chaises instables. Tu préfères t’installer assis sur le seuil, ton dos appuyé contre le chambranle dont la peinture s’écaille, tes yeux lumineux explorant la nuit bleue. Je me pose près de toi. Tu roules tranquillement un stick à l’arôme généreux dont je tire quelques voluptueuses bouffées. Un léger vent secoue les branches des hêtres ; parfois résonne le bruit d’animaux furtifs. D’une voix basse, je commence mon récit.

« J’avais dix-sept ans moi aussi, l’été où j’ai été initiée au secret. Oncle Thierry, ton grand-oncle, m’avait amenée ici pour, disait-il, parfaire mon éducation et accomplir sa mission. J’avais alors les formes généreuses d’une jeune fille en fleur, une longue chevelure rousse dansant sur mes épaules, deux légères fossettes et un rire éclatant sous le moindre prétexte. C’était… oui, il me semble que c’était les mêmes meubles, alors tout neufs, agrémentés de coussins rebondis comme autant de taches claires, pimpantes. Thierry était bel homme – d’ailleurs tu le connais, il est encore en forme – et nous étions complices depuis bien des années. Il m’avait tout appris dans les bois, l’observation des animaux, la cueillette des mûres, la construction de barrages. Il me cajolait si j’avais un bobo, me prodiguait ses conseils en matière de ping-pong, de français et de relations entre les êtres humains. Depuis quelques années il m’écrivait souvent de longues lettres truffées de bons mots et était devenu le confident de mes premiers émois. Nous aimions rire ensemble.

« Cet été-là, j’avais senti souvent son regard brûlant posé sur moi, et j’étais heureuse que la maison soit pratiquement vidée de ses habitants, partis à un concert. Bras dessus bras dessous, nous partîmes dans les bois et, après maints détours que j’imaginai innocents, nous tombâmes sur cette cahute que les bocages dissimulent si bien. Ravie de cette découverte, je ris de joie, fis une pirouette et quelques pas de danse. Thierry sortit une bouteille de rosé perlant de fraîcheur, qu’il avait amenée discrètement et déposée dans la minuscule rivière qui serpente au fond de la propriété. Nous installant sur le sofa, il me demanda des nouvelles de mon petit ami : l’histoire était finie et je pleurai un peu. Il caressa ma joue… je me sentis fondre. M’enlaçant il m’attira à lui et but mes larmes qui – de surprise – cessèrent de couler. Sa main droite, chaude et douce, saisit mon menton et releva mon visage. Le sien était tout proche, ses yeux brillaient d’un feu étrange. Ses lèvres se posèrent délicatement sur les miennes, qui lui répondirent avec allégresse. Quel baiser, mes aïeuls !

« D’une tendresse infinie, il murmura que j’avais atteint l’âge de recevoir ce don, cette initiation dont une tante lui avait fait cadeau quelque vingt ans plus tôt… Je frissonnai en recevant son souffle au creux de mon oreille ; sa langue y pénétra, puis ses lèvres descendirent le long de mon cou. Il glissa une main dans mon décolleté, caressant mes seins ronds, puis y coula ses lèvres, et enfin sa langue qui s’insinua sous mon soutien-gorge. Paralysée, émue, je posai maladroitement ma main dans ses cheveux ; pourtant, ses caresses ardentes éveillaient en moi une vibration nouvelle, un tremblement intime, et je ne fis rien pour y mettre un terme.

« Dégrafant un à un les boutons de ma robe légère, ses lèvres descendirent le long de mon ventre, s’attardant pour taquiner mon nombril que sa langue habita. Je me sentis défaillir, m’offris à ses mains qui avaient saisi chacune l’un de mes tétons, qui durcissaient en m’arrachant de brefs gémissements. Jamais personne ne m’avait caressée ainsi : les quelques embrassades maladroites que j’avais connues jusqu’alors ne m’y avaient pas vraiment préparée… ».

 

Le hululement d’une chouette me tire de ma transe. Prise dans mes souvenirs, je t’ai presque oublié, ô toi mon cher neveu. Revenant à toi, je te vois, les yeux grand ouverts et fixant mon visage avec ahurissement. D’un doigt taquin, je remonte ton menton pour clore ta bouche bée.

– Veux-tu que je continue ?

– Euh… je… c’est du lard ou du cochon, ce que tu racontes là ?

– C’est du cochon, mon grand, je peux te l’assurer !

Nous rions de bon cœur et je constate soulagée que je n’ai rien cassé, que notre complicité est toujours intacte. Nous partageons une bière et nos lèvres semblent déjà se retrouver autour du goulot. Du dos de mes doigts, je caresse les aplats de ton beau visage, en apprécie la fermeté ; la chair de mon majeur s’attarde sur tes lèvres, que tu entrouvres, haletant imperceptiblement ; tes yeux m’interrogent. Je souris et, te laissant ma main en otage, je reprends mon récit d’une voix un peu rauque.

« Sa langue et ses lèvres, ses dents, ses mains palpitantes parcoururent tout mon corps. Je fus prise de désirs sensuels, de vibrations intenses. Il susurrait des mots tendres, insensés. Il m’encouragea à ne rien tenter, à me laisser gâter, à me détendre pour profiter de ce double cadeau. Je lui obéis, j’avoue, avec délice. Mon corps s’arcbouta pour offrir à sa bouche ma fleur qui ne demandait qu’à s’épanouir. Il sut la cajoler, la titiller, la mignoter de telle manière que très vite je perdis la tête, prise d’un plaisir inouï qui me laissa tremblante…

« Alors il remonta tout le long de mon corps, l’enlaça tendrement. Mêlant ses jambes aux miennes, il plongea sa tête dans mon cou, inspira les fragrances de ma rousse chevelure. Et il me caressa, longuement, avec douceur, puis me saisit la main et la mena jusqu’à son sexe qui vibrait de désir contre mon ventre. Je n’étais pas experte, mais cet animal vivant me sembla si fougueux qu’instinctivement je l’enlaçai pour le calmer. Il ne se calma point. Il grandit au contraire, et j’étais fascinée de la douceur de sa peau, de la puissance de sa sève palpitante. Curieuse, je m’en approchai et tentai de lui donner un petit coup de langue ; il y répondit en relevant joyeusement la tête et je sentis Thierry gémir et vibrer de tout son long. M’enhardissant, mes lèvres effleurèrent son gland, ma langue jouant fut ravie d’y découvrir un petit œil humide ; peu à peu, je le laissai se glisser dans ma bouche, l’attirant, l’aspirant pour mieux l’accueillir. Je le sentis grandir et forcir à chaque passage, et… pourquoi mentir, j’adorais ça ! »

Soudain ta main chaude se pose sur ma cuisse, elle remonte et me fait tressaillir. Plongeant mes yeux dans les tiens, d’un bleu si intense que je suis mise à nu, mes mains encadrent ton visage, savourent la texture d’ours en peluche de tes cheveux si courts, glissent dans ta nuque et t’attirent vers moi. Embrassant enfin tes lèvres pulpeuses, nos langues se cherchent et se trouvent, jouant comme de jeunes chiots. Puis tu plonges vers mon large décolleté dont les seins généreux – que tu as reluqués tout l’été ! – cherchent à déborder pour mieux s’offrir à toi. Ton désir me plait et m’encourage à continuer le récit de cette folle nuit que je me sens revivre. Je repose ma tête vers l’arrière, sentant tes lèvres sur ma gorge, la grappiller, sucer et mordre à l’envi.

« Nous étions pris tous deux d’un même désir, intense, fou et merveilleux : je voulais le recevoir au plus profond de moi, et il voulait y plonger de toute sa flamme. Il me reprit dans ses bras (mes lèvres acceptèrent avec peine de quitter leur jouet !), et nous nous retrouvâmes l’une en dessous de l’autre, les yeux rivés dans un regard d’une passion fusionnelle. Son gland joua à l’entrée de mon sexe, titillant mon clitoris, pénétrant un peu pour ressortir aussitôt… je gémis de désir et finis par lui saisir les fesses pour l’attirer en moi ! Ooooohhhh que ce fut bon… »

– Arrête ! Ne me parle plus de lui !

La violence de ta réaction me surprend alors que, justement, mon corps sous l’effet conjoint des souvenirs et de tes lèvres ardentes vibre de plus en plus.

– Qu’y a-t-il, mon chéri ?

– Oh, tu le sais bien. Tout ça m’excite follement, mais je ne supporte plus de te sentir perdue dans tes souvenirs…

Tu t’es redressé et saisis mon visage à deux mains, presque véhément. Je vois en toi l’homme que tu seras. Tu en as déjà la taille, les muscles, l’allure et ce soir tu découvres le feu du désir. Coquine, je te souris :

– Es-tu sûr de ce que tu dis ? Je ne suis qu’une vieille tante…

– Oh please, tu sais bien l’effet que tu me fais, et je m’en fous de ton âge, tu es tellement belle !

Mon visage s’illumine.

– C’est toi qui es beau, ô mon charmant neveu… je t’ai vu grandir et t’attend depuis si longtemps !

Enflammés de désir, nous sombrons l’un en l’autre, unissant nos corps et nos souffles dans une folle sarabande. La nuit se referme sur nous, avalant nos gémissements, nos rires, nos cris de plaisir.

N’oublions jamais que, chez les bourgeois, il est de bon ton de perpétuer les traditions familiales.

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